© Jekesai Njikizana
Connie Garandemo, une pauvre paysanne, ne mange pas tous les jours à sa faim depuis que la sécheresse s'est abattue sur le Zimbabwe, jadis grenier à blé de l'Afrique australe, réduisant sa récolte à trois petits seaux de céréales.
"Nous ne mangeons que deux repas par jour, une fois le matin, puis le soir", se désole cette mère de deux enfants de la région de Buhera (sud-est).
La famille cultive une petite parcelle dans le village de Garisanai.
Mais en raison de l'irrégularité des pluies l'an dernier, la récolte de la famille s'est réduite à trois seaux d'un petit grain connu localement sous le nom de runinga, qui ressemble au sésame.
Les Garandemo ont été forcés de troquer trois dindes, sur les six qu'ils avaient, contre six sacs de maïs, raconte-t-elle.
Au moins 1,6 millions de Zimbabwéens vont avoir besoin d'une aide alimentaire cette saison, selon le Programme alimentaire mondial des Nations unies au Zimbabwe.
Les experts expliquent la disette par l'irrégularité des précipitations et des périodes de sécheresse, un accès insuffisant aux semences et aux engrais, une réduction de la superficie ensemencée, de mauvaises pratiques agricoles et une insuffisante diversification des cultures.
Riches de terres fertiles, le Zimbabwe a souffert de la réforme agraire du début des années 2000, qui a fait plonger la production agricole: la plupart des exploitations appartenant aux fermiers blancs ont été saisies et attribuées à des Noirs sans terre qui n'avaient en général ni les compétences ni les moyens pour les grandes cultures, et n'ont reçu que peu de soutien du gouvernement.