Oiseaux marins, tortues, poissons ingèrent les débris de plastique qui flottent à la surface des eaux. Il n'y avait aucune raison que la Méditerranée soit épargnée. Les premiers résultats de l'expédition MED (Méditerranée en danger), qui a débuté l'an dernier et doit se poursuivre jusqu'en 2013, révèlent en effet que des milliards de microfragments de plastique dérivent à la surface de cette mer. Des constats identiques ont été révélés ces dernières années dans le Pacifique aussi bien que dans l'océan Atlantique.
Initiée par des passionnés bénévoles, l'expédition est adossée à une dizaine de partenaires scientifiques dont l'Ifremer, l'Observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer, les universités de Liège, de Gênes, de Nice ou encore de Toulon... À partir des prélèvements effectués lors de la première campagne l'été dernier sur les côtes françaises, celles du nord de l'Italie et du nord de l'Espagne, «on évalue environ à 500 tonnes la quantité de plastique qui flotte en Méditerranée», souligne François Galgani, de l'Ifremer. «Soit une concentration supérieure à celles des gyres océaniques», ajoute le scientifique, autrement dit les grands tourbillons formés de plusieurs courants marins qui, dans les océans, concentrent ce même type de déchets.