Comètes
2013 : année de la comète. En effet, deux d'entre-elles devraient passer suffisamment près de notre planète pour être visible à l'oeil nu. C'est ainsi le cas de Pan-Starrs qui va être observable dans l'hémisphère nord à partir de ce vendredi soir. Et ce jusqu'au 13 mars prochain, et même plus si affinités. La seconde, très attendue, surnommée ISON, devrait faire son passage proche de la Terre en novembre.
"Il s'agit d'une comète nouvelle, jamais aperçue auparavant, et qui ne fera qu'une seule et unique incursion dans notre ciel avant d'être éjectée dans les profondeurs de la Galaxie", a indiqué l'Observatoire de Paris dans un communiqué. Pan-STARRS C/2011 L4 tient son surnom de l'acronyme du télescope de l'Université de Hawaï qui l'a détectée en 2011. "Je pense qu'avec une bonne paire de jumelles on la verra très bien, il n'y a pas de problème", a déclaré à l'AFP Patrick Rocher, de l'Observatoire de Paris. "Normalement", celle-ci devrait même être visible à l'oeil nu, mais les spécialistes restent prudents.
Si cette collision devait effectivement se produire, ce serait un véritable scénario catastrophe pour Mars. En effet, la comète C/2013 A1 Siding Spring se trouvera alors au plus près du Soleil, et les lois de Kepler montrent qu'elle sera alors à pleine vitesse. Pire, étant donné son orbite rétrograde, elle entrerait en collision frontale avec Mars.
Ce n'est pas tout, car le noyau de la comète est tout de même assez gros. Encore mal connu, ce chiffre oscille entre 10 et 50 km de diamètre, ce qui n'est franchement pas rien ! Bref, les calculs montrent que si la comète devait percuter Mars, la rencontre serait des plus brutales : collision frontale à la vitesse vertigineuse de 56 km/s ! De quoi creuser un cratère de 500 km de diamètre (!) et profond de 2 km. La surface de la planète serait alors durablement marquée par l'impact, et les sondes qui s'y trouvent seraient certainement endommagées.
Déjà visible à l'oeil nu dans l'hémisphère sud, la comète passe au plus près de la Terre ce 5 mars 2013, et du soleil (ce que l'on appelle la périhélie) le 9 mars 2013... La pression exercée alors par le Soleil sur la comète provoque des changements dans l'intensité de son éclat, ainsi que dans sa chevelure et sa queue, qui deviennent plus actives.
La brillance d'une comète est impossible à prédire, mais les photos qui nous parviennent déjà sont extrêmement prometteuses !

En haut à gauche la comète Lemmon se reconnaît à sa couleur verte. Panstarrs est en bas à droite. Cliquez sur l'image pour l'agrandir
La seconde est bien plus brillante à l'horizon. C'est la fameuse Panstarrs. Son éclat est rassurant pour les observateurs de l'hémisphère Nord, qui l'attendent de pied ferme dans le ciel du soir à partir du 13 mars 2013.
Panstarrs est légèrement moins lumineuse que prévu, mais les récentes observations réalisées dans l'hémipshère austral sont rassurantes. Elles montrent qu'elle était visible à l'œil nu le 3 mars 2013 au crépuscule, alors qu'elle se situait à seulement 18° du Soleil !
La comète PanStarrs (C/2011 L4) est maintenant à l'intérieur de l'orbite de Mercure. Elle est en train de s'illuminer car elle plonge vers le soleil. Les observateurs de l'hémisphère sud du rapportent qu'ils peuvent la voir à l'œil nu dans le ciel au moment du coucher de soleil.
Carl Gruber a photographié la comète le 2 mars au dessus des lumières de la ville de Melbourne, en Australie : « Malgré le mauvais temps et le brouillard de la pollution, le noyau de la comète était visible à l'œil nu, ainsi qu'une petite partie de la queue », explique Gruber.
Les courbes de lumière montrent que la comète se rapproche de la magnitude 2, elle est à peu près aussi brillante que les étoiles de la Grande Ourse.
Plusieurs dates importantes approchent. Le 5 mars, la comète PanSTARRS fera son approche au plus près de la Terre (1,09 UA), le 10 mars elle fera son approche au plus près du Soleil (0,3 UA). Au moment où la comète PanSTARRS passera le soleil, l'éblouissement solaire la rendra difficile à observer alors même que le noyau se vaporisera en émettant de la lumière.
Le 12 et 13 mars, la comète réapparaîtra dans le ciel de l'hémisphère nord au coucher de soleil, non loin du croissant de Lune.

Le 19 octobre 2014, la comète C/2013 A1 passera vraiment très près de la planète Mars. Les calculs d’incertitude n’excluent pas une collision. © JPL, Nasa
Les astres chevelus sont décidément à l'honneur en ce début d'année 2013. Voilà quelques jours, la Française Claudine Rinner, astronome amateur, découvrait sa troisième comète, alors que les observateurs profitent actuellement de C/2012 F6 Lemmon et se préparent au passage de la comète Panstarrs courant mars, en attendant Ison pour la fin de l'année. Voilà qu'une nouvelle découverte agite le petit monde de l'astronomie.
Une course aux souvenirs cosmiques a commencé après que des scientifiques aient dit qu'il restait toujours de nombreux morceaux de la météorite qui est tombée près de la cité russe de Chelyabinsk la semaine dernière.
L'origine extra-terrestre des 53 fragments rocheux ramassés sur la surface gelée du lac Chebarkul a été confirmée lundi matin lors de l'analyse menée par l'université fédérale de l'Oural.
Mais ce n'est que le début d'un processus de récupération des débris laissés par la grosse météorite, qui a explosé en entrant dans l'atmosphère terrestre et touché le sol vendredi par une série de bolides. Viktor Grokhovsky, membre du comité des météorites de l'académie des sciences russes, a été chargé de l'opération de recherche scientifique. ''Il y a encore beaucoup de fragments à découvrir à de nombreux endroits... ce n'est qu'une question de temps,'' a-t-il dit.

Une grande comète approche sous l’œil de Deep Impact (montage)
L'arrivée de la comète ISON, qui pourrait devenir en décembre 2013 l'une des plus grandes comètes de tous les temps, a été filmée par la sonde américaine Deep Impact.
La comète est actuellement située à plus de 700 millions de kilomètres du Soleil, au-delà de l'orbite de Jupiter. Pourtant, elle a déjà commencé à développer une chevelure et une queue de gaz et de poussière étendue sur 60 000 km, quoique difficilement perceptibles sur les images de Deep Impact.
Le 28 novembre 2013, C/2012 S1 ISON s'approchera à seulement 1,9 million de kilomètres de notre étoile.
Une origine encore discutée
« ISON est très probablement un fragment du corps dont était issue la comète Kirch, observée en 1680 », estime l'astronome Nicolas Biver dans le numéro de janvier de Ciel & Espace. Pour d'autres, il s'agit d'un corps glacé venu directement du Nuage de Oort et qui effectue son premier passage dans le Système solaire interne.

La comète ISON (indiquée par les traits blancs) photographiée à proximité de l’étoile Castor (Gémeaux) par Rolando Ligustri
Il est sans doute encore trop tôt pour le dire mais cette nouvelle année 2013 s'annonce très prometteuse en terme de comètes. Encore discrètes à ce jour dans l'épaisseur des nuits d'hiver (été dans l'hémisphère sud), pas moins de trois de ces "boules de neige sale" découvertes récemment sont susceptibles d'être pour le moins, visible à l'oeil nu et pour le mieux, offrir en spectacle leurs longues chevelures, de jour comme de nuit ...
Mike Baillie, un dendrochronologue a publié plusieurs livres depuis 1999 sur le thème de plusieurs grandes catastrophes historiques, comme conséquence d'impacts de comètes. Ses analyses sur des arbres anciens de Sibérie, d'Europe, et d'Amérique du Nord et du Sud, ont révélé de grandes perturbations dans leur croissances, sous entendant de grandes catastrophes environnementales datées* en l'an -2354 av J.C., -1628, -1159, -208, et l'an 540 ap. J.C.
Cette dernière date corrobore justement avec la présence d'ammonium dans des carottes glacières du Groenland, vers cette date. La présence de ce composé chimique est une preuve scientifique de la désintégration d'une comète, puisque celui se forme par l'azote de l'aire et l'hydrogène, dans des conditions de pression et de températures extrêmes qui suivent l'arrivée dans l'atmosphère d'un gros corps. Ces calottes glacières ont démontré de l'ammonium pour l'an 539 ap. J.C., qui correspond avec la dernière date de Mike Baillie et qui est la seconde plus forte présence d'ammonium de l'histoire, l'an 626, l'an 1014, qui est l'année de la plus forte présence d'ammonium dans l'histoire, et de manière plus anecdotique, l'an 1908, qui correspond à la catastrophe de Toungouska.
Dans son livre New Light on the Black Death: The Cosmic Connection, Mike Baillie estime qu'une comète s'est écrasée sur terre en l'an 540, provoquant des millions de morts pour les retombées environnementales et autres catastrophes conséquentes. Il enlève ainsi de l'importance à la peste de Justinien, comme responsable du haut taux de mortalité à ce moment, ce qui va dans le même sens que les analyses symptomatologiques des souches antiques de la Peste Noire, qui ne démontrent pas que cette maladie médiévale composait des symptômes très différents de la peste moderne. En ce qui concerne l'époque médiévale de la Mort Noire, Mike Baillie rassemble un grand nombre d'indices et témoignages historiques qui laissent penser que « l'histoire s'est répétée », c'est à dire qu'une autre comète y aurait commis des ravages, puisqu'il relie ces traces d'ammonium dans la glace à une autre comète, il y a 664 ans, dont il associe l'impact à un tremblement de terre déclaré vers le 13 janvier 1348, provoquant une nouvelle fois de grands dégâts humains et une Grande Peste.
Commentaire: Voir aussi :
« Une comète va-t-elle percuter la planète Mars en octobre 2014 ? »
Bonus :
La comète C/2013 A1 Siding Spring près de mars, pendant l'approche extrêmement voisine de sa surface, à 58 000 km. Basé sur l'orbite de la comète calculée par Leonid Elenin et visualisé par le logiciel SpaceEngine.