Les États-Unis prétendent être un modèle pour le reste du monde et veulent exporter par la force leur conception de la démocratie. Cependant, comme tous les empires, ils ne sont pas eux-mêmes une démocratie. Au risque de l'insolence, Thierry Meyssan compare leur système politique avec celui de la Syrie qu'ils stigmatisent et entendent renverser.Le soir de sa réélection, Barack Obama applaudit. Le spectacle électoral était magnifique, mais ce n’était qu’un spectacle.
La presse occidentale et du Golfe a rendu compte des élections aux États-Unis comme d'une preuve de vitalité de «
la plus puissante démocratie du monde ». Au contraire, elle décrivait en début d'année le référendum et les élections législatives en Syrie comme des « farces » et appelait au renversement de la « dictature ». Qu'en est-il exactement ? Comparons les deux régimes en leur appliquant les mêmes critères bien que l'un soit tellement plus puissant que l'autre que l'on s'interdit d'habitude de le critiquer.
La Constitution des États-Unis est proclamée au nom du Peuple, pourtant elle attribue la souveraineté aux États fédérés et non aux citoyens. Par conséquent, les États-Unis ne sont pas une démocratie au sens où l'entendait Lincoln (« Le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple »), mais un pacte entre le Peuple et une oligarchie. Récemment, Occupy et son slogan « Nous sommes les 99 % » ont rappelé qu'aux USA, les richesses et le pouvoir sont monopolisés par moins d'1 % de la population. Comparativement, la nouvelle Constitution de la Syrie reconnaît la souveraineté du Peuple qui choisit ses dirigeants, mais - pour faire face à une situation de guerre régionale permanente - elle instaure une gouvernance opaque qui prive le Peuple des moyens de contrôle nécessaires à un fonctionnement démocratique quotidien.