La rhétorique anti-américaine bat son plein en Russie depuis le retour au pouvoir de Poutine.© Sergei Karpukhin-ReutersAu Kremlin, la défiance à l'égard du président sortant est de mise, mais sa victoire reste préférable à celle de Mitt Romney.
Si, aux yeux de Mitt Romney, la Russie représente l'ennemi numéro un, on a parfois l'impression à Moscou que la réciproque est vraie. La rhétorique anti-américaine digne de la guerre froide, très présente lors de la campagne présidentielle de Vladimir Poutine, n'a fait que redoubler ces dernières semaines. Lundi, lors d'une audition organisée à la Douma, le même jour que celui du débat entre les deux candidats, les représentants russes ont tiré à boulets rouges sur les États-Unis, leur reprochant, comme souvent, leur « volonté d'ingérence ».
Les autorités russes «
doivent se défendre contre les politiques menées par les États-Unis visant à utiliser le concept de droit comme un instrument de pression et comme une base pour une intervention dans les affaires internes des pays souverains », a déclaré le conseiller pour les droits de l'homme au ministère des Affaires étrangères, Konstantin Dolgov. Moscou soupçonne Washington de vouloir tout à la fois régenter les affaires du Proche et du Moyen-Orient et d'exporter en Russie les « révolutions de couleur » qui ont déjà balayé la Géorgie et l'Ukraine. Signe le plus tangible de cette méfiance tenace, le Kremlin a ordonné la fermeture, début octobre, du bureau russe de l'Agence américaine pour le développement international (Usaid), sous prétexte que celle-ci «tente d'influer sur le processus politique, y compris sur les diverses élections, via la distribution de subventions».
Commentaire: voir l'article de Joe Quinn : Netanyahou à l'ONU, ou les foutaises monumentales d'un fauteur de guerre