Les Maîtres du MondeS


Bad Guys

Avec la mise en examen de Pierre Estoup, l'affaire Tapie-Lagarde entre dans une nouvelle phase

La brusque accélération judiciaire du dossier Tapie-Lagarde ouvre de nouvelles perspectives pour le dénouement futur de cette affaire d'État. Comme nous l'annoncions mardi matin, la garde à vue du juge arbitre Pierre Estoup s'est achevée par sa mise en examen. Les juges d'instruction Serge Tournaire, Guillaume Daïeff et Claire Thépaut, chargés du volet non ministériel de cette affaire d'arbitrage frauduleux, lui ont signifié ce mercredi en fin de journée sa mise en examen pour escroquerie en bande organisée (après requalification - sur réquisitions conformes du parquet - du délit de faux par simulation d'acte en escroquerie en bande organisée, précise le parquet dans son communiqué).

Bernard Tapie
© InconnuBernard Tapie
Cette mise en cause judiciaire est emblématique à plus d'un titre. Pierre Estoup a, en effet, effectué une belle carrière dans la magistrature : il a notamment été premier président de la cour d'appel de Versailles. Une fois à la retraite, ce haut magistrat a choisi de monnayer ses compétences et sa réputation dans des juridictions arbitrales, une forme de justice privée très en vogue dans les milieux d'affaires.

Pour dénouer leurs différends, les grands patrons apprécient autant la discrétion des tribunaux arbitraux (liés par des obligations de confidentialité) que les montants des sommes attribuées dans leurs décisions. À titre d'exemple, le groupe Casino a dû verser quelque 428,6 millions d'euros à la famille Baud en novembre 2009 pour les 5 % du capital de Franprix et les 25 % de Leader Price qu'elle détenait, sur décision d'un tribunal arbitral.

Eye 1

Bruxelles : le Moloch demande plus de sang

Moloch illustration
© Inconnu
« Il faut régler l'histoire des retraites cette année. Ça traîne. » Voilà le message des faux prêtres qui parlent dans des statues vides pour imiter la voix des dieux.
~ Fontenelle, Histoire des Oracles,
On connaît tous ces anciens cultes, témoignages de hautes civilisations et de folie humaine, comme si le cerveau, passée une certaine croissance, ne pouvait que sombrer dans un delirium assassin. L'orgueil d'être puissant devient psychopathie, cancer qui veut dévorer toutes les autres cellules.

Oui, l'« Europe » est notre cancer.

Notre Moloch intraitable qui, comme à Carthage ou à Mexico réclamait encore plus de têtes, encore plus de cœurs palpitants.

« Bruxelles » est le nouveau Moloch. Le nouveau temple qui demande toujours plus de sacrifices.

« Sacrifices ! » Comme nous retrouvons ce mot dans son sens religieux et implacable !
Mais pourquoi appeler ce malheur « Bruxelles » ? « Bruxelles dit », « Bruxelles veut » ...

Pourquoi cette ville qui faisait naître le sourire avec ses moules, ses frites et son Manneken-Pis, est-elle à présent le nom de cette folie ? J'encourage vivement les Bruxellois à interdire que l'on utilise le nom de leur ville pour nous annoncer que l'Europe tout entière doit envoyer des contingents humains pour qu'ils soient jetés dans les flammes de la misère.

En fait, on comprend bien pourquoi la presse ennemie nous délecte de ces noms familiers : « Bruxelles, la France, L'Italie, Athènes » et que sais-je encore. Evidemment s'ils appelaient les choses par leur nom et disaient « Les putains de salopards mafieux de la haute finance veulent votre peau et vite », ça ferait mauvais genre.

Video

Alain Soral analyse la levée de l'embargo sur les armes destinées aux rebelles syriens

Radio Iran, interview le 29 mai 2013 de Alain Soral, écrivain sociologue, au sujet de la levée de l'embargo sur les armes destinées aux rebelles syriens, va-t-on vers le déclenchement d'une troisième guerre mondiale ?


Network

Cybersécurité : attaques soutenues par la Chine

De plus en plus de pays contournent les règles qui permettent aux espions et aux autorités publiques de mener des cyberattaques. Il s'agit d'une menace de sécurité majeure qui devrait être évoquée dans une convention internationale, a déclaré le responsable de la cybersécurité d'une entreprise chinoise de télécommunications de premier plan.

Cyber Attacks
© Inconnu
« Je crains de plus en plus de voir davantage de pays dire 'nous voulons que notre ministère juridique, nos forces de police et nos services de renseignements soient en mesure de pirater les appareils des autres dans le monde et d'espionner les gens » a déclaré John Suffolk, responsable de la cybersécurité mondiale pour Huawei.

M. Suffolk, auparavant conseiller et directeur du système d'information du gouvernement britannique, a mentionné des rapports récents selon lesquels l'Australie et les Pays-Bas envisagent d'autoriser les instances chargées de l'application des lois à mener des cyberattaques si elles estiment qu'elles peuvent être menacées.

Il est dangereux de justifier des attaques

« Mais plus les gens en font une norme, [plus] vous passez au niveau suivant et la situation s'intensifiera. Le problème n'est pas que les pays conduisent ces [attaques soutenues par l'État], mais qu'ils les légitiment, ce qui signifie qu'ils accepteront d'autres choses par la suite » a déclaré M. Suffolk.

Light Sabers

Tachkent vire vers Moscou : l'Ouzbékistan n'a plus de choix

Traduit du russe par Louis-Benoît Greffe

Islam Karimov
© InconnuIslam Karimov

Islam Karimov, le divin leader ouzbek, a su se tenir à égale distance entre le Kremlin et la Maison-Blanche durant des années. Il n'a cessé de flirter avec l'un et de se brouiller avec l'autre, ou vice-versa. Cependant, le projet US de déstabilisation de l'Asie centrale en replaçant les talibans au pouvoir en Afghanistan ne lui laisse plus le choix : l'Ouzbékistan se rallie à Moscou.

Fin mars, on a pu trouver sur le web une information selon laquelle Islam Karimov [1] a survécu à un infarctus très lourd et même se trouverait presque mort [2]. Le scoop n'ayant pas été démenti par les principaux organes médiatiques, un vrai souk a commencé. L'opposition basée à l'étranger déclarait que le président ne se relèverait plus, les sources officielles à Tachkent répondaient au contraire qu'Islam Karimov était en parfaite santé, mais sans se montrer très convaincants, comme s'il y avait anguille sous roche. Même lorsque la fille [ainée] du président, Gulnara - une personne plus qu'active politiquement et qui a des plans à très long terme - , a déclaré la même chose, peu de monde l'a cru. Au contraire, des rumeurs ont été lancées au sujet de son probable abandon de ses responsabilités d'ambassadeur de l'Ouzbékistan auprès de l'ONU, puisqu'elle « se préparerait à un rôle politique bien plus important dans son pays [3] ». Les discussions sur le sujet ne se sont pas arrêtées, puisque chaque jour les couloirs de Tachkent suintaient des « données de sources sûres » et de « témoignages de personnes bien informées ». Après, comme d'habitude, il y a eu de nombreuses réflexions et analyses sur le thème « Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? », « Qui va lui succéder ? » et, comme de bien entendu, « Est-ce que tout cela n'est pas une mystification ? ».

Tout cela a continué ainsi pendant quelques temps.

Puis un décret du président ouzbék a été publié : il portait sur la nomination à un poste clé dans le pays - le hakim (gouverneur) de la région de Tachkent - du général de la police Ahmad Usmanov. Cette nouvelle a mis tous les « prophètes » dans l'impasse. En effet le général Usmanov est un homme de la garde rapprochée du président, pas du tout courtisan, mais au contraire un homme de terrain au sens le plus littéral du terme, entièrement dévoué au président et si ferme que tous les clans de l'élite ouzbèke, y compris les soutiens du président, s'opposaient à son avancement vers le pouvoir politique. Ils s'opposaient avec tant d'acharnement que même le Dieu sur terre devait s'accorder avec leur ressentiment. C'est pourquoi le seul fait de cette nomination a mis tous les points sur les i. Puisque personne ne pouvait donner cet ordre qui restait à tous en travers de la gorge si ce n'est le président, et en pleine santé qui plus est.

Crusader

Mali : la conférence des donateurs finance la ruée sur l'Afrique de l'impérialisme

Une conférence des donateurs, organisée à Bruxelles le 13 mai par l'Union européenne (UE), la France et le Mali a rassemblé 108 pays et institutions internationales. Elle a fait une promesse de dons de €3,25 milliards d'aide au Mali de 2013 à 2014, pour « reconstruire » l'ancienne colonie française.

La liste des donateurs donne une idée des puissances qui se disputent l'influence en Afrique, surtout dans la région du Sahel, qui contient de vastes réserves de pétrole, gaz, or et autres minéraux précieux. L'UE a promis €520 millions , la France €280 millions, les USA $367 millions, le Royaume uni et le Danemark €150 millions chacun, l'Allemagne €100 millions, la Banque mondiale €250 millions, la Banque de développement islamique €130 millions et la Chine €50 millions.

Le commissaire d'aide au développement de l'UE Andris Piebalgs a dit que la feuille de route de la stabilisation du Mali était la pierre angulaire de l'engagement de la communauté internationale pour le pays et devait être résolument suivie. Il a insisté pour dire que, au delà du Mali « l'engagement de l'UE est régional » et s'étend plus largement à la région du Sahel.

Laurent Fabius. ministre des Affaires étrangères, a déclaré que « à travers le Mali, l'avenir de la sous-région et au delà est en jeu. » Il a dit qu'une attention particulière serait faite à la traçabilité de l'aide et le suivi des projets.

Dollar

La City de Londres, capitale de la mafia planétaire


Depuis 2007, la crise ne fait que s'accentuer. La récession s'impose et les États étouffent sous le poids de l'endettement. Cependant, il existe un monde parallèle qui agit comme une sève pour irriguer la gouvernance mondiale en formation : les paradis fiscaux. Ils sont définis par le journaliste économique Nicholas Shaxson comme un « lieu qui se propose d'attirer des activités économiques en offrant à des particuliers ou à des entités un cadre politiquement stable permettant de contourner les règles, les lois et les réglementations édictées dans les autres pays ». Appelés aussi « juridictions du secret », ces paradis fiscaux s'emploient à manipuler les mouvements d'argent internationaux.

On dénombre environ une soixantaine de ces « juridictions du secret » au cœur de la globalisation, qui se subdivisent en trois groupes :
1) Les paradis fiscaux européens comme le Luxembourg, le Liechtenstein ou Monaco ;
2) Les États-Unis, ses États fédérés (en particulier le Delaware) et les dépendances sous influence américaine (les îles Vierges, Panama, ...) ;
3) la City de Londres organisée en 3 cercles concentriques : les dépendances de la Couronne (Jersey, Guernesey et l'île de Man), les quatorze territoires britanniques d'outre-mer (les îles Caïmans, les Bermudes, Gibraltar...) et des États entretenant des relations étroites avec l'ancien colonisateur : Hong Kong, Singapour, Dubaï...). Ces centres offshore combinent le secret bancaire et la non-imposition.

Stock Down

La Banque de France exhorte le gouvernement à geler le SMIC et les retraites

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Après les sucettes à l'ANI de Laurence, voici la quenelle de Christian...

Dans sa lettre annuelle adressée au président de la République, mardi 28 mai, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer s'inquiète que entreprises françaises soient de moins en moins compétitives par rapport à leurs concurrentes allemandes.

Les entreprises françaises font moins en moins de marge, ce qui se fait sentir au niveau des investissements : « Confrontées à la concurrence étrangère, en France comme sur les marchés d'exportation, les entreprises ont cherché à compenser un coût de travail élevé en restreignant leurs marges [...] Elles ont réduit leur capacité à investir, et à financer la recherche-développement, diminuant peu à peu le contenu en innovation de leurs produits, et affaiblissant donc leur compétitivité hors-coût. »

Bizarro Earth

Syrie : embargo levé, reportage bidonné du Monde, armes chimiques etc.

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L'Europe veut par tous les moyens exister mais, il ne pèse plus dans la balance monde. C'est rapé. Le vieux continent, qui a toujours pensé que la force seule résout les problèmes aime bien le sang versé. C'est acté. Les "qui" sont derrière l'esclavage ? Les "qui" sont derrière la première et la seconde guerre mondiale ? Passons. Malgré les dénégations des politicards sans perspective, qui crient au loup quand nos jeunes vont combattre en Syrie, ils sont les vrais instigateurs de cet engouement...Attention au retour de bâton.

Mais, la levée de l'embargo sur les armes aux terroristes, n'est que théorique, parce que les Européens savent très bien que ces armes, si elles sont livrées, se retourneront contre eux. Ils disent que c'est uniquement au CNS que ces armes, si elles sont livrées, le seront. Or, les terroristes sur le terrain -ils le savent-, ne reconnaissent même pas ces gens. Eux-mêmes, n'arrivent même pas à s'entendre. Mais, nous verrons, à la guerre comme à la guerre mais, dans ce jeu morbide et mortifère des Européens, leurs terroristes seront perdants.

Quand on entend le régime français prendre pour argent comptant les salmigondis des journalistes du Monde, on ne peut que s'étrangler de rire. Ils auraient apporté des échantillons d'armes chimiques collectés par des médecins syriens et, ces derniers seraient actuellement analysés. Encore une fois, ces gens nous prennent pour des demeurés. La vraie question est: avec qui ils étaient en Syrie ? Très drôle...

Chart Pie

« Il faut baisser le SMIC de 300 euros ! »

Moscovoci
© inconnu
La semaine dernière, The Economist a consacré un papier au salaire minimum, se demandant s'il en fallait un et si oui, à quel niveau il fallait le mettre. Une plongée glaçante dans la pensée néolibérale.

Les penseurs néolibéraux ont au moins un mérite. Ils osent tout. L'économie n'est qu'une science abstraite faite de chiffres, totalement désincarnée et déshumanisée. C'est bien ce qui ressort de ce papier de la bible des élites mondialisées sur le salaire minimal. The Economist cite Milton Friedman, pour qui il est « une forme de discrimination contre les travailleurs sans qualification ». Qualifier de « discrimination » le fait d'empêcher de payer un salaire de misère en dit déjà long...

Mais l'hebdomadaire souligne que d'autres économistes affirment que quand les employeurs ont un fort pouvoir, ils peuvent fixer les salaires à un niveau trop faible, ce qui a poussé les gouvernements à instaurer un salaire minimal dans un nombre grandissant de pays. La Nouvelle-Zélande a été la première en 1894, suivie par les Etats-Unis de Roosevelt en 1938, la Grande-Bretagne patientant jusqu'en 1999. Le SMIC étasunien, très bas, a été relevé de 40% depuis 2007.