La France a peur d'un... gardien de la paix. C'est ainsi qu'en 2009, je me faisais l'écho du calvaire vécu par Philippe Pichon, un commandant de police que le ministère de l'Intérieur voulait expulser de ses effectifs, au motif qu'il avait osé dénoncer les dysfonctionnement du "
système de traitement des infractions constatées" (
STIC), ce méga-fichier policier qui, fichant plus de 5 millions de suspects, et plus de 28 millions de victimes -soit plus de la moitié de la population française- est par ailleurs truffé d'erreurs.
Philippe Pichon est convoqué, ce 20 octobre, au tribunal administratif, qui va le juger sur le fond, et qui pourrait bien le révoquer, définitivement, et donc l'expulser de la police nationale. Paradoxalement, le juge d'instruction chargé de son dossier a pourtant dressé une saisissante compilation de ce pourquoi tout le monde, de son supérieur hiérarchique aux plus hautes instances de la police nationale, en passant par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL), reconnaît que Pichon a... raison.
Après avoir, en vain, dénoncé auprès de sa hiérarchie les problèmes posés par le STIC, Philippe Pichon fut
mis à la retraite d'office pour avoir confié à Nicolas Beau, en octobre 2008, les fiches STIC de Jamel Debbouze et Johnny Halliday, que ce journaliste de Backchich lui avait demandé lorsque, dans la foulée du scandale autour du fichier EDVIGE, l'opinion publique commençait à s'inquiéter des problèmes posés par les fichiers policiers.