À l'université de Harvard (Massachusetts), la facture s'élève à près de 28 000 euros par an, sans compter le logement et l'assurance médicale.
Reuters/Brian Snyder
1 000 milliards de dollars! C'est le montant des emprunts contractés par les Américains pour leurs études. Un fardeau de plus en plus insupportable... et une "bulle" qui pourrait exploser.Son diplôme est maintenant au fond d'un tiroir, enseveli sous les lettres de relance et les mises en demeure. Depuis sa sortie de la prestigieuse Rhode Island School of Design, une école d'architecture, en 2005, Silas Adams a pu rembourser un temps une partie des quelque 133 000 dollars (100 000 euros) d'emprunts contractés pour le paiement de ses études. Tant qu'il travaillait en Californie pour le compte d'un grand promoteur immobilier, les traites de son student loan, son prêt étudiant, étaient supportables. Mais son choix de revenir dans sa région natale, au nord de New York, pour tenter sa chance comme entrepreneur, a bouleversé la donne. "Je n'ai plus les moyens de payer, à moins de me retrouver à la rue, reconnaît-il. Et, parmi les décisions qui m'ont conduit à cette situation, je n'en regrette qu'une : celle d'avoir demandé la caution solidaire de mes parents. Depuis, les créanciers les appellent plusieurs fois par jour."
Aux quatre coins des Etats-Unis, les sonneries de téléphone suscitent aujourd'hui les mêmes angoisses pour des millions de familles. Après les ravages de
la crise des prêts immobiliers subprime - la saisie pour impayés de milliers de logements achetés avec des crédits illusoires -, c'est un autre versant du rêve américain qui s'effrite : l'en-cours des emprunts par les étudiants atteint à présent 1 000 milliards de dollars (plus de 753 milliards d'euros), un chiffre équivalant au montant de la dette en cartes de crédit des ménages. Si les institutions financières n'ont jamais tant prêté, depuis près de dix ans, pour aider les jeunes Américains à payer leurs droits d'inscription et leurs frais quotidiens sur les campus, plus de 11 % de ces dettes individuelles n'ont pas été honorées ces trois derniers mois. Un taux d'impayés supérieur à celui du crédit à la consommation !