"Il faisait très sombre, on ne voyait rien. J'ai entendu un cri, je pense que c'était ma grand-mère, mais je ne la voyais pas". Mardi 29 octobre, c'est une fillette de 9 ans, Nabila Rehman, qui a pris la parole devant des membres du Congrès américain.
Venue du Pakistan avec son père et son frère, elle est en passe de marquer l'Amérique en devenant l'une des première victimes de la "guerre des drones" à témoigner aux Etats-Unis de ses effets sur la population.
Devant les parlementaires, Nabila est venue avec un de ses dessins. Comme tous les enfants, elle représente son quotidien : sa maison et son paysage montagneux. Sauf qu'au-dessus planent comme une menace permanente les deux silhouettes noires de drones américains.
Ce jour d'octobre 2012, c'est sa grand-mère, Momina Bibi, 67 ans, qui a péri sous un missile envoyé par un drone alors qu'elle récoltait des légumes dans son jardin.
"On aurait dit qu'elle avait explosé en morceaux", a raconté son frère, Zubair, 13 ans, également présent lors de cette audition organisée par le député démocrate Alan Grayson et Robert Greewald, auteur d'un documentaire sur les drones qui sort mercredi aux Etats-Unis.