Dans l'American Journal of Human Genetics, une équipe internationale de généticiens révèle le croisement, dès -44.000 ans, en Asie du sud-est, d'Homo sapiens avec l'Homme de Denisova - un humain 'archaïque' fossile découvert ces dernières années. Avec deux conséquences : l'immense étendue de l'habitat de cette espèce fossile, et le fait que l'occupation de l'Asie s'est faite via plusieurs vagues de migration.
Initiée et dirigée par l'Institut Max Planck (Liebzig, Allemagne), avec la collaboration de l'École de médecine d'Harvard (États-Unis) et de multiples autres institutions d'Europe et d'Asie, une étude génétique a passé au crible le génome de dizaines de populations actuelles d'Asie du sud-est et d'Océanie. Par des procédés statistiques et informatiques complexes, les chercheurs ont rapproché ces données de celles issues du séquençage du génome de l'Homme de Denisova, un homininé fossile distinct de Néandertal et de sapiens, découvert (sous la forme d'une simple phalange !) ces dernières années en Sibérie.
L'équipe tire de cette recherche plusieurs résultats. Les dénisoviens et les Homo sapiens se sont hybridés dès - 44.000 ans. En Asie du sud-est, certaines populations actuelles, seulement, portent la trace de ces croisements, preuve que ces rencontres ont eu lieu ici et là, sur place, et non sur une route migratoire empruntée par tout le monde : l'Homme de Denisova vivait donc de la Sibérie, où son fossile a été trouvé, jusqu'au sud-est asiatique.