guerre au cash
Les attaques des zombies se multiplient ces derniers temps. Tout vient des taux négatifs. Avec cette dernière crétinerie, les zombies pourraient se retrouver pris à leur propre piège. Or, c'est bien connu, la meilleure défense est l'attaque. Si vous nous suivez depuis un moment, vous commencez à savoir discerner les zombies. Bill Bonner en parle souvent.

Un zombie est une créature physique (quelqu'un) ou morale (entreprise) qui prospère, vit ou survit grâce à des fonds publics, l'argent des autres (le nôtre). Un zombie est financièrement mort, car il sera incapable de rembourser ses dettes, mais il donne l'illusion de la vie en s'acquittant d'intérêts. Pour conserver cette illusion de vie, le zombie a besoin de plus en plus de capital, de subventions, d'aides. Gouvernement de l'ombre, « État profond », kleptocrate, politicien... le zombie est polymorphe. Mais une seule chose le nourrit : vous ! Pire, il prospère et prolifère grâce à vous.

Pour que le capital leur coûte de moins en moins cher, les zombies s'emploient à faire baisser les taux d'intérêt. Ils ont si bien réussi que les intérêts sont maintenant en territoire négatif en Europe ! C'est en raison du « soutien abusif » de la Banque centrale européenne, comme je vous le disais la semaine dernière. Cette pratique frauduleuse est réprimée par le Code du commerce mais la loi commune ne s'applique pas aux zombies, qui sont au-dessus d'elle.

Le soutien abusif consiste pour une banque à continuer à faire crédit à quelqu'un qu'elle sait en faillite pour différer le stade de la cessation de paiement de cette personne. Pendant le délai ainsi acheté, la banque espère se servir en premier de la laine qui reste sur le dos du failli, quitte à laisser les autres créanciers se débrouiller avec une ardoise encore plus grosse.

Dans le privé, voici comment cela fonctionne : Badbusiness SA, en grave difficulté financière, se voit accorder une nouvelle ligne de crédit par Bonnebanque. Rassuré par ce geste, un gros fournisseur de Badbusiness honore une commande qu'il gardait sous le coude, sachant que Badbusiness était en difficulté. Ce fournisseur a ainsi augmenté sa créance. Badbusiness coulera mais Bonnebanque se servira sur le chiffre d'affaires des dernières ventes. La BCE rachète des obligations souveraines, bancaires et d'entreprise de la Zone euro. Ce faisant, elle envoie un message rassurant aux marchés qui continuent à prêter à bon compte à ces différentes entités. Mais tout le monde sait que la dette dépasse les capacités des contribuables...

Soutien abusif, taux négatifs et poison

Mais voilà, les taux négatifs, c'est peut-être la fraude de trop. M. Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre de la commission des gouverneurs de la Banque centrale européenne, a récemment déclaré :
« Les taux bas agissent comme un poison dont les effets sont inéluctables même s'ils n'apparaissent que lentement » .
Pensez-vous que M. Villeroy de Galhau demande à Mario Draghi d'arrêter ses manœuvres frauduleuses, de nous épargner le poison ? « Les critiques personnelles à l'encontre de Mario Draghi sont excessives et dangereuses », a-t-il ensuite déclaré. M. Villeroy de Galhau est un zombie ; relisez la définition si vous avez un doute. Il demande donc plutôt aux assureurs de baisser les rendements de leurs contrats d'assurance-vie. Pour que M. Villeroy de Galhau garde son poste, il faut bien pouvoir continuer à nous voler.

Attaque de zombies sur les dépôts bancaires des entreprises

Dans la pratique, le poison des taux négatifs commence à devenir difficile à supporter — et pas seulement pour les détenteurs d'une assurance-vie. La BPCE taxe désormais les dépôts des entreprises. Les entreprises sont une proie plus facile que les particuliers puisque le recours aux espèces est difficile pour elles. Trop de cash et les trésoriers des entreprises s'exposeraient à une accusation de « fraude fiscale aggravée et blanchiment en bande organisée » et à l'arrivée de brigades de zombies enquêteurs.

Attaque de zombies sur le billet de 500 euros et l'usage des espèces
Ne vous y trompez pas. Les particuliers paieront aussi pour leurs dépôts bancaires. Bientôt... quand tout sera prêt, c'est-à-dire à l'avènement de la société sans cash. Les manœuvres se multiplient et la BCE va arrêter l'impression des billets de 500 euros.
La promotion et le marketing de la société sans cash — de la dématérialisation des moyens de paiement — est savamment organisée par M. Michel Sapin, les banques commerciales et le lobby financier. Lorsque la société sans cash sera mise en place, comment ferez-vous pour vous soustraire aux taux négatifs ? Vous serez coincé.

Les ennemis des zombies sont nos amis !

Mais voilà une péripétie inattendue : des petits malins ont pénétré le réseau de messagerie bancaire international Swift en février. D'autres, en mai, au Japon, ont frauduleusement retiré l'équivalent de 11 millions d'euros en moins de trois heures avec 14 000 retraits à l'aide de fausses cartes de crédit fabriquées sur Internet, « poussant à l'extrême la logique habituelle du cybercrime qui consiste à voler des petits montants en très grand volume », explique très sérieusement Le Monde.

Hahahahahaha : « petits montants en très grand volume », une technique de vol zombie appliquée aux zombies ! Les cybercriminels ont de l'humour.

Les paiements dématérialisés et les réseaux bancaires nous rendent vulnérables à une cyberattaque terroriste qui pourrait paralyser nos économies. Curieusement, aucune voix ne s'élève pour dénoncer ce grand danger. Ne faudrait-il pas interdire la dématérialisation systématique des paiements et l'interconnexion des réseaux pour mieux lutter contre le terrorisme ? Luttons contre les zombies avec leurs propres armes, interdisons ce qui nous dérange en usant de faux prétextes...