Le tollé soulevé sur les questions d'illégalité est justifié, toutefois il occulte une question plus profonde : pourquoi a-t-on recours à la torture en réalité?
En décembre 2010, le ministre canadien de la Sécurité publique, Vic Toews, a ordonné au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) d'utiliser des renseignements obtenus sous la torture, afin de prioriser « la protection de la vie et de la propriété ».
À la Chambre des communes, M. Toews n'a pas reculé. «L'information obtenue sous la torture est toujours écartée. Toutefois, le problème, c'est [de savoir] si on peut ignorer en toute sécurité des informations si des vies et la propriété de Canadiens sont en jeu.» Le ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration, Jason Kenney, a ajouté que «bien sûr, nous nous opposons à l'utilisation de la torture, mais nous croyons que les agences canadiennes de sécurité devraient accorder la priorité à la protection de la vie». (Hélène Buzzetti, Torture: oui dans certains cas, dit Ottawa, Le Devoir, 8 février 2012)