Les Maîtres du Monde
Y-a-t-il une intention cachée derrière la décision de Moubarak de ne pas se retirer?
La décision de Moubarak de ne pas démissionner a été prise en collaboration étroite avec Washington. L'administration étasunienne, y compris les services de renseignement étasuniens, ont soigneusement identifié les scénarios probables. Si Washington avait ordonné à Moubarak de se retirer, il aurait promptement obéi.
Sa décision de ne pas se retirer sert remarquablement les intérêts des États-Unis. Cela crée une situation de chaos social et d'inertie politique, générant en retour un vide dans le processus décisionnel au niveau gouvernemental.
La crise sociale persistante a également provoqué une fuite massive de capital monétaire. De manière plus concrète, cela signifie que les réserves égyptiennes en devises sont confisquées par les grandes institutions financières.
Le pillage de la richesse monétaire du pays fait partie intégrante du programme macro-économique. Le nouveau gouvernement formé selon les instructions de Washington n'a pas pris de mesures concrètes visant à restreindre la fuite massive de capital monétaire. Le prolongement de la crise sociale signifie que d'importantes sommes d'argent seront dérobées.
La nature des régimes qu'ils soutiennent dans le monde arabe importe moins que leur contrôle. Les sujets sont ignorés jusqu'à ce qu'ils brisent leurs chaînes.
« Le monde arabe est en feu » annonçait al-Jazeera la semaine dernière, alors que partout dans la région, les alliés occidentaux « perdent rapidement leur influence ». L'onde de choc fut déclenché par le soulèvement en Tunisie qui renversa le dictateur soutenu par l'Occident, avec des réverbérations surtout en Egypte, où les manifestants ont submergé la police brutale du dictateur.
Certains observateurs ont comparé l'événement aux renversements des régimes du camp soviétique en 1989, mais les différences sont importantes. La plus importante est qu'il n'y a aucun Mikhail Gorbachev parmi les grandes puissances qui soutiennent les dictateurs arabes. Washington et ses alliés s'en tiennent au principe bien établi que la démocratie est acceptable à condition qu'elle soit conforme aux objectifs stratégiques et économiques : excellente en territoire ennemi (jusqu'à un certain point) mais à éviter dans nos chasses gardées sauf si elle est correctement contrôlée.
La fortune de la famille du président Hosni Moubarak pourrait s'élever à quelques 70 milliards de dollars US selon l'analyse faite par des experts du Moyen-Orient.
Une grande partie de sa fortune se trouve dans des banques britanniques et suisses, ou investie dans l'immobilier à Londres, New York, Los Angeles et le long des côtes de la mer Rouge.
Après 30 ans de présidence et beaucoup d'autres comme haut responsable militaire, M. Moubarak a eu accès aux accords d'investissement qui ont généré des centaines de millions de livres de bénéfices. La plupart de ces gains ont été détournés à l'extérieur et déposés sur des comptes bancaires secrets ou investis dans des habitations de luxe et des hôtels.
Selon un rapport publié l'an dernier dans le journal arabophone Al Khabar, M. Moubarak dispose de propriétés à Manhattan et dans Beverly Hills sur Rodeo Drive.
« La ministre des Affaires étrangères l'a assuré a plusieurs reprises, elle « a toujours payé (ses) vacances», vols et hôtels compris. Mam aurait même indiqué au Monde daté de ce jeudi posséder les factures qui le prouvent. Reste qu'elle ne les a toujours pas montrées*. Le Canard enchaîné, qui a révélé l'affaire, indique avoir cherché en vain à savoir qui avait réglé la facture de l'hôtel de Tabarka où ont séjourné la ministre et sa famille. Hôtel qui appartient à Aziz Miled. »
Ledit homme d'affaires censé, d'après Alliot-Marie, être « surtout une victime du clan Ben Ali ». Mais le quotidien gratuit rappelle que « Aziz Miled a cosigné l'an passé une tribune appelant le président Ben Ali à se présenter à l'élection de 2014 et il figure sur la liste des personnes dont la Suisse a gelé les avoirs après la fuite de Ben Ali, le 14 janvier. » Et voilà donc qu'on sait désormais qu'il utilisait un jet appartenant au beau-frère ben Ali ! Mentionnons enfin, pour la bonne bouche, le plus nul de tous les mensonges de Mam, parce qu'aisément vérifiable : « Il n'y avait aucune répression et même le suicide, qui était à l'origine alors là pour le coup des événements, s'est produit... à la fin de mon séjour.» C'est ce qu'a affirmé Mam au JT de France 2 mercredi soir, répondant aux critiques sur son choix d'aller passer des vacances en Tunisie, elle, ministre des Affaires étrangères, alors que le pays était déjà en proie à des troubles. Là, les faits contredisent clairement sa version. Mohamed Bouazizi, le jeune vendeur ambulant et diplômé au chômage, s'est immolé par le feu le 17 décembre dernier, devant la préfecture de la ville de Sidi Bouzid. Or, Michèle Alliot-Marie et sa famille se sont rendus en Tunisie entre Noël et le Premier de l'an. »

La tribune des officiers supérieurs lors des exercices Bright Star 05/06 à Moubarak Military City. L’armée égyptienne est formée et équipée par les Etats-Unis pour mettre en oeuvre la paix séparée israélo-égyptienne.
L'image des chars d'assaut qui surveillent les centres névralgiques du Caire, entourés par la marée de manifestants, est emblématique. Ce sont des M1A1 Abrams, les terribles tanks états-uniens de dernière génération, qui sont fabriqués en Egypte sur la base d'un accord de coproduction. Ils symbolisent à quel point les Etats-Unis se sont engagés dans la construction des forces armées égyptiennes et l'ampleur de la confiance qu'ils ont accordée au régime de Moubarak. En trente ans, Washington lui a fourni des aides militaires pour une valeur d'environ 60 milliards de dollars, selon les chiffres officiels, à quoi se sont ajoutés d'autres financements secrets.
Ce document comprend des mesures effroyables visant à semer intentionnellement le chaos et la terreur dans les rangs du peuple et à entamer une campagne pour dérouter les médias.
Voici le texte intégral du document, comme l'a publié le quotidien précité :
Ministère de l'Intérieur Bureau du ministre
Secret et très important
Sujet : Un plan pour confronter les manifestations populaires.
Les stratégies :
- Permettre aux manifestants de passer dans les rues des villes et des villages du pays, et ne pas bloquer leur manifestation. Etre très prudent en tirant des balles réelles ou caoutchoutées, et des bombes lacrymogènes et se soumettre aux ordres des officiers hauts gradés.
- Enrôler bon nombre de voyous, leur bien payer, se réunir avec eux dans leurs domiciles ou dans les lieux de rencontre publics, (...) les renseigner sur le plan de mobilisation (...) dont le but est de semer le chaos progressivement.
Les principales banques américaines cotées à Wall Street ont versé un montant record de bonus à leurs salariés en 2010. Le total de leurs primes et bonus s'élève à 135 milliards de dollars, révèle une enquête du Wall Street Journal (WSJ), soit 5,6% de plus qu'en 2009.
141.000 dollars par employé
Les salaires ont eux aussi progressé tout au long de la crise. Selon le WSJ, la masse salariale des 25 plus grands établissements de Wall Street était de 377 milliards en 2007, 411 milliards en 2009 et 415 milliards en 2010. La rémunération totale moyenne par employé a augmenté de 3% à environ 141.000 dollars, « même si ce chiffre varie considérablement d'une entreprise à l'autre».
Entre 2003 et 2010, ce Britannique intrépide et courageux sillonne l'Europe entière, au gré des manifestations qui accompagnent les sommets du G8, du G20 ou de l'Otan. On le retrouve ainsi à Gleneagles, Heiligendamm, Londres, Baden-Baden ou encore Strasbourg. En Islande, aussi. Au Danemark, en Italie, en Espagne.
Il ne compte ni son temps, ni son argent pour apporter soutien logistique et conseils en tout genre à ses compagnons de lutte. Et quand il ne leur apprend pas à s'enchaîner efficacement, il participe à des coups - à moins qu'il ne les initie ? - , comme ce blocage en 2009 de la centrale de Ratcliffe-on-the-Soar, propriété du géant de l'électricité allemand E.ON.
Las, le coup échoue. Avant même que les activistes ne s'invitent dans la centrale, la police intervient. Etonnamment, Stone est le seul à ne pas être inquiété sur l'heure par la justice. Et pour cause.