Traduction SOTTAu Congo, où des centaines de milliers de femmes sont sauvagement violées chaque année, le Dr Denis Mukwege répare leurs corps et leurs âmes brisés. Eve Ensler lui a rendu visite et a rencontré l'espoir au milieu de l'horreur.© Inconnu
Je reviens juste de l'enfer. Je m'évertue à chercher comment communiquer ce que j'ai vu et entendu en République démocratique du Congo. Comment transmettre ces récits d'atrocité sans que vous vous effondriez, que vous tourniez rapidement la page ou que vous soyez traumatisé ?
Comment vous parler de fillettes d'à peine 9 ans violées par des groupes de soldats, de femmes dont les entrailles ont été déchirées par des rafales de balles et dont les corps déversent de façon incontrôlable des torrents d'urine et de fèces ?
Pour moi, ce voyage était un nouveau départ. Il débuta avec un homme, le Dr Denis Mukwege, lors d'une conversation en décembre 2006, à New York. Il y était venu pour parler de son travail d'assistance aux femmes à l'hôpital de Panzi, à Bukavu. Ce nouveau départ débuta avec mon français « poussiéreux » et son anglais limité, avec l'angoisse tranquille qu'on lisait dans ses yeux injectés de sang, des yeux qui semblaient saigner à cause des horreurs dont il avait été témoin.