La LCEN a déjà fait couler beaucoup d’encre en 2004, des débats passionnés recensés par exemple par le site pc-boost.com
La France vient-elle, en quasi-catimini, de décréter la fin de l'anonymat sur Internet ? Un décret publié le 25 février au journal officiel oblige les hébergeurs et éditeurs de services internet à stocker pendant un an toutes les données et chaque trace laissées par les internautes français : mots de passe, pseudonymes, montants des achats sur internet... Ces données devront être transmises sur demande aux services de police et de gendarmerie chargés de la lutte antiterroriste. Le texte, très contesté par les acteurs institutionnels du net, ne semble pourtant pas mobiliser outre-mesure les internautes.
Vous achetez un billet de train sur le site de la SNCF ou une chanson sur iTunes ? Vous laissez des commentaires sur arretsurimages.net et vous publiez des vidéos privées sur Youtube ? Plus simplement, vous entrez votre pseudo et votre mot de passe pour envoyer un e-mail à un ami ? Désormais, antiterrorisme oblige, chacun de vos pas, comme ceux de tous les internautes français, devra être enregistré, et conservé pendant un an.
Le décret "relatif à la communication des données permettant d'identifier toute personne ayant contribué à la création d'un contenu mis en ligne", publié le 25 février, met à jour la loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN), adoptée par le parlement il y a... 7 ans.
Et les règles désormais applicables ne sont pas anodines. Depuis mercredi 1er mars, les sites de e-commerce, les plateformes de vidéo et musique en ligne et les gestionnaires de boites e-mails, mais aussi tous les hébergeurs de contenu, ont l'obligation de conserver pendant un an une liste conséquente de données sur chaque utilisateur : nom et prénom, adresse postale associée, adresse de courrier électronique ou compte associé, numéro de téléphone, mais aussi le pseudonyme utilisé et les mots de passe, ainsi que les données permettant de le vérifier et de le modifier !