Les Maîtres du Monde
Hormis Israël, il n'existe aucune entité sur la planète capable de détourner l'attention, en un clin d'œil, de la débâcle spectaculaire de l'Occident en Ukraine.
Les bellicistes en charge de la politique étrangère américaine, qui ne sont pas exactement des piliers bismarckiens, pensent que si le projet Ukraine est irréalisable, le projet Solution finale en Palestine pourrait au contraire être une promenade de santé (nettoyage ethnique).
Un scénario plus plausible, cependant, est que l'Iran-Russie — et le nouvel « axe du mal » Russie-Chine-Iran — ont tout ce qu'il faut pour entraîner l'Hégémon dans un second bourbier. Il s'agit en fait d'utiliser les propres revirements de l'ennemi pour le déséquilibrer et le désorienter jusqu'à ce qu'il tombe dans l'oubli.
Le vœu pieux de la Maison-Blanche, selon lequel les guerres éternelles en Ukraine et en Israël s'inscrivent dans le même élan de « démocratie » et sont essentielles aux intérêts nationaux américains, s'est déjà retourné contre elle, y compris au sein de l'opinion publique américaine.
La différence est la même qu'entre une névrose personnelle et une névrose collective. Selon Freud, la religion (il voulait dire le christianisme) est une névrose collective. Freud ne voulait pas dire que les croyants étaient névrosés. Au contraire, il a observé que leur névrose collective tendait à les immuniser contre la névrose personnelle [1]. Je ne souscris pas à la théorie de Freud, je l'utilise juste comme caution pour ma propre théorie : les sionistes, même les plus sanguinaires d'entre eux, ne sont pas des psychopathes individuels. Beaucoup d'entre eux sont des personnes aimantes et même dévouées au sein de leur propre communauté. Ils sont plutôt les vecteurs d'une psychopathie collective, c'est-à-dire d'une manière inhumaine de considérer et d'interagir avec les autres communautés humaines.
C'est un point crucial. Traiter les dirigeants israéliens de psychopathes n'aide en rien à notre compréhension d'Israël. Ce dont nous avons besoin, c'est de reconnaître Israël comme un psychopathe collectif et d'étudier l'origine de ce caractère national unique. C'est une question de survie pour le monde, tout comme c'est une question de survie pour n'importe quel groupe d'identifier le psychopathe parmi eux et de comprendre ses schémas de pensée et de comportement.
En bloquant les droits humanitaires aux populations de Gaza, livrées à l'enfer des bombardements intensifs, sans eau, ni électricité, ni médicaments, ni nourriture, cela équivaut à une bénédiction des trois États qui garantissent ainsi l'impunité totale à l'État colonial et criminel d'Israël. Une impunité durable condamnée malgré les multiples résolutions du droit international onusien qui finissent comme du vulgaire de toilettes. Y a-t-il plus fort pour illustrer l'arrogance des États Puissants qui ne voient les autres nations, surtout du Sud, comme un conglomérat de territoires, sinon à conquérir, mais à garder en laisse et exploiter.
Le sort de la Palestine, qui abrite les lieux saints des principales religions du monde, est au centre des processus sociaux et politiques les plus délicats, non pas depuis des siècles, mais depuis des millénaires. Mais si nous ne remontons pas à l'Antiquité, et que nous nous concentrons sur les temps modernes, nous constatons que la question palestinienne, dans toute sa complexité, a été au centre de la politique internationale du XXe siècle. Nous voyons probablement la fin de cette période aujourd'hui, au sens politique.

Capture d'écran d'une vidéo montrant les médecins de l'hôpital al-Shifa durant leur conférence de presse au milieu des cadavres après que les blessés et les morts résultant de l'attaque israélienne sur l'hôpital baptiste Al-Ahli de Gaza y aient été transportés, le 17 octobre 2023.
Le chanoine Richard Sewell, doyen du St George's College à Jérusalem, a déclaré à la BBC qu'un millier de personnes déplacées s'étaient réfugiées dans la cour lorsque le bâtiment a été frappé, et qu'environ 600 patients et membres du personnel se trouvaient alors à l'intérieur.Non seulement l'Armée de défense israélienne [Tsahal - NdT] avait déjà averti cet hôpital au cours des trois jours consécutifs précédant l'explosion qu'il serait attaqué, mais elle l'a effectivement attaqué le 14 octobre, frappant le service de cancérologie. Depuis le 7 octobre, l'OMS a signalé 59 attaques contre des établissements de santé dans la ville de Gaza et 137 sur l'ensemble du territoire de la bande de Gaza.
L'administration Biden chevauche un tigre, et si elle en descend, elle risque d'être dévorée par les conséquences féroces d'une défaite, qui ne pourra que discréditer le transatlantisme, accélérer la désintégration de l'OTAN et sonner le glas de l'hégémonie mondiale des États-Unis.
Ce message n'est malheureusement pas plus délirant que le climat qui s'installe ces derniers jours en France, au nom du soutien « inconditionnel » à l'État d'Israël. Après la répression du mouvement sur les retraites, de Sainte-Soline et de la révolte des banlieues, les événements au Proche-Orient semblent être une autre occasion, pour les autorités françaises, de franchir des paliers supplémentaires vers la dictature. Toutes les digues ont explosé, tout semble permis pour les autocrates.
.Ce que je voulais dire, c'est que ce que faisait l'Amérique était connu dans tout le tiers monde, comme on l'appelait à l'époque, et que notre duplicité faisait de nos inquiétudes concernant la dissémination des armes nucléaires un autre exemple de l'hypocrisie américaine. Depuis lors, d'autres ont entrepris des études beaucoup plus complètes, car certains des documents israéliens et américains les plus confidentiels ont été rendus publics.
Israël, en fournissant certaines preuves, accuse l'organisation Jihad islamique d'être à l'origine de l'incident, prétendant que leur roquette aurait mal fonctionné et serait tombée sur l'hôpital. En tout cas, sur les vidéos diffusées en ligne, il est clair que de tels dégâts n'auraient probablement pas pu être causés par une seule roquette. Il est tout à fait possible qu'un des nombreux tunnels souterrains du Hamas passait sous l'hôpital, où ils stockent leurs armes.