Commentaire : Prêter des intentions à quelqu'un, en analyser la nature au moyen d'une grille de lecture préétablie, punir préventivement, si on le juge nécessaire. Voilà concrètement ce que signifie pour certains politiciens, "lutter contre le terrorisme"... Heureusement pour nous, nous vivons au pays des Droits de l'Homme : si nous sommes incriminés, il nous suffit juste de prouver notre bonne foi, notre innocence. C'est à dire : réussir magiquement à apporter la preuve indéniable que les pensées issues de notre cerveau ne sont pas ce que d'autres croient qu'elles sont, et que nous ne sommes pas nourris de mauvaises intentions...
Quand à la logique absurde qui sous-tend l'ensemble, ça vaut le détour. Car il faut savoir maintenant que le citoyen lambda peut devenir un assassin parce qu'il a lu de la prose terroriste. Que l'on peut coincer les terroristes parce qu'il viennent faire consciencieusement leur devoirs sur internet. Qu'ils ne savent pas, non, pas du tout, que le web est surveillé, et leurs sites en particulier. Qu'enfin, on le sait bien maintenant, c'est à cause d'internet que les attentats se produisent.
Nous avons aussi hâte de connaitre également les critères établis par les bureaucrates pour savoir quels sites sont considérés comme suspects...
Inquisition moderne ? Le Sénat a adopté mercredi soir une disposition qui obligera les internautes qui consultent des sites avec de la propagande terroriste à prouver leur bonne foi. Sinon, trois ans de prison.
Contre l'avis du gouvernement qui sait l'article probablement inconstitutionnel, le Sénat a adopté jeudi un amendement présenté par le groupe des Républicains dans le cadre de l'examen du projet de loi de réforme pénale, qui vise à condamner la lecture répétée de sites de propagande terroriste. Le même texte avait été précédemment rejeté par l'Assemblée nationale.
Que dit le texte interdisant la visite de sites ?
L'article amendé punit de deux ans de prison et 30 000 euros d'amende que
« le fait de consulter habituellement un service de communication au public en ligne mettant à disposition des messages, images ou représentations soit provoquant directement à la commission d'actes de terrorisme, soit faisant l'apologie de ces actes lorsque, à cette fin, ce service comporte des images ou représentations montrant la commission de tels actes consistant en des atteintes volontaires à la vie est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende ».La seule lecture de la propagande écrite est donc exclue, sauf si elle figure sur un site qui montre aussi des images de décapitations ou d'autres atrocités. Toutefois même dans ce dernier cas, le dispositif « n'est pas applicable lorsque la consultation est effectuée de bonne foi, ou résulte de l'exercice normal d'une profession ayant pour objet d'informer le public, ou intervient dans le cadre de recherches scientifiques ou est réalisée afin de servir de preuve en justice »
Commentaire: Palmyre nous aura permis de voir un peu plus la mentalité destructrice et perverse de Daesh qui non seulement n'a aucun respect pour la vie humaine mais détruit des patrimoines de l'humanité faisant fi de l'Histoire. Palmyre est donc maintenant de nouveau en sécurité, pour le bien de nous tous. Et aussi pour le bien de la Syrie qui continue à lutter contre l'Etat Islamique.
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