OF THE
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La formule « pour raisons de sécurité » (« for security reasons », « per ragioni di sicurezza ») fonctionne comme un argument d'autorité qui, coupant court à toute discussion, permet d'imposer des perspectives et des mesures que l'on n'accepterait pas sans cela.Il faut lui opposer l'analyse d'un concept d'apparence anodine, mais qui semble avoir supplanté toute autre notion politique : la sécurité. On pourrait penser que le but des politiques de sécurité est simplement de prévenir des dangers, des troubles, voire des catastrophes. Une certaine généalogie fait en effet remonter l'origine du concept au dicton romain « Salus publica suprema lex » (« Le salut du peuple est la loi suprême »), et l'inscrit ainsi dans le paradigme de l'état d'exception. Pensons au « senatus consultum ultimum » et à la dictature à Rome [1] ; au principe du droit canon selon lequel « Necessitas non habet legem » (« Nécessité n'a point de loi ») ; aux comités de salut public [2] pendant la Révolution française ; à la Constitution du 22 frimaire de l'an VIII (1799), évoquant les « troubles qui menaceraient la sûreté de l'État » ; ou encore à l'article 48 de la constitution de Weimar (1919), fondement juridique du régime national-socialiste, qui mentionnait également la « sécurité publique ».
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