Enfant de la SociétéS


Heart

La violence n'a pas toujours existé

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© Getty imagesGrand-mère et petite-fille bochimnanes de Namibie. « Il n’y a pas de violence éducative chez eux. La fessée, la claque, ça n’existe pas »
Des scientifiques et des militants de l'empathie sont rassemblés dans un projet simple et ambitieux: montrer que la brutalité n'est pas inhérente à l'animal humain - et que nous pouvons changer.

Il fut un temps où la violence n'existait pas. Ce n'est pas un rêve, une fable, de la spéculation philosophique. De plus en plus, c'est le scénario qu'ébauchent les sciences, au confluent de l'archéologie, de l'anthropologie, de la biologie de l'évolution, des disciplines qui étudient le cerveau et la psyché. A l'image d'une nature humaine pétrie de violence et de compétition, le savoir contemporain en substitue une autre, faite d'empathie et de coopération. Les connaissances sur la nature humaine rendent ainsi possible d'imaginer un monde sans massacres, sans guerres, sans brutalité: rien de ceci ne serait en effet inévitable, eu égard à ce que nous sommes... Médecin, psychothérapeute et cinéaste, le Français Michel Meignant explore ce territoire dans un documentaire en production, pour lequel est en cours une campagne de financement participatif (lire ci-dessous). Nous avons interrogé deux de ses intervenantes.

Eye 1

Loi sur le renseignement : mais si, vous êtes déjà coupable, la preuve en 3 mn

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Vous n'avez pas compris comment les boîtes noires qui rechercheront des terroristes impacteront votre vie privée et votre liberté d'expression, alors que vous n'avez rien à vous reprocher ? Regardez Klaire vous l'expliquer.

Vous vous souvenez peut-être que dans un article récent sur les critiques du Conseil de l'Europe contre la surveillance de masse, nous avions cité les propos tenus à l'ONU par les Catalina Botero, Rapporteuse spéciale sur la liberté d'expression auprès de la Commission interaméricaine des droits de l'homme, qui expliquait l'an dernier les dangers pour la liberté d'expression de la simple idée d'être potentiellement surveillé. L'experte expliquait que l'impact de la surveillance "pouvait être soit direct, quand ce droit ne pouvait être exercé anonymement à cause d'une surveillance, soit indirect, quand la simple existence de mécanismes de surveillance pouvait avoir un effet paralysant, inspirer la crainte et inhiber les personnes concernées en les contraignant à la prudence dans leurs dires et leurs agissements".

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Lutte antiterroriste, la grande imposture

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« La vérité est que le risque pour un Américain d'être tué par un terroriste est presque égal à zéro ; pour être plus précis, il est estimé à un pour vingt millions ». Cette phrase, que les medias dominants qualifieraient d'iconoclaste, a été prononcée par John Chuckman, ancien employé d'une grande entreprise pétrolière canadienne et auteur du livre : « The Decline of the American Empire and the Rise of China as a Global Power » (Magpie Book).

Si d'aucuns s'inscrivent en faux par rapport à cette analyse, admettons qu'un peu de pensée critique ne fait pas de mal. « En 2001, avant le 11-Septembre, la police américaine avait tué plus du double au moins de citoyens qui sont morts dans cette tragédie », explique-t-il.
« Chaque année, entre 30 à 40.000 Américains meurent dans un accident de la route, 15.000 sont assassinés (ils étaient 25.000 à l'avoir été il n'y a pas si longtemps que ça). Chaque année, ce sont près de 100.000 Américains qui décèdent des suites d'erreurs médicales et un peu plus de 40.000 mettent fin à leur jour. En replaçant ces chiffres sur une période de quatorze ans, on peut dire que 420.000 personnes ont perdu la vie sur la route, 210.000 ont été tuées au cours de faits divers, 1,4 millions ont été victimes d'erreurs médicales fatales et 560.000 ont décidé pour une raison ou une autre d'arrêter de vivre ».
En ne prenant en compte que ces derniers chiffres, on obtient un total de 2,6 millions de personnes... soit 867 fois le nombre de victimes causées par les attentats du World Trade Center.

Handcuffs

Loi sur le renseignement et répression à tout-va : les supporters de foot

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© cc psgmag.netLes supporters de football, cobayes du fichage et de la surveillance généralisée
La répression des supporters de football vous indiffère ? Vous avez tort : elle anticipe et illustre le régime de répression, de surveillance et de discrimination des citoyens que veut instaurer le projet de loi sur le renseignement.

Prenez un groupe de population relativement bien identifié, régulièrement stigmatisé dans les médias, victime d'amalgames avec sa frange violente, doté d'une dimension militante, qui ennuie des intérêts privés et leurs soutiens politiques en s'en prenant à la marchandisation de son univers. Ajoutez les violences policières dont il fait l'objet, ainsi que les mesures attentatoires aux libertés individuelles de ses membres. Constatez que, de surcroît, il est désormais la cible d'un dispositif de fichage et de surveillance bafouant tous les principes du droit. En toute logique, un tel tableau devrait susciter de vives protestations.

Las, la médiocre popularité des supporters de football ne leur vaut pas une très grande attention. Les amalgames entre "Ultras" et hooligans, la médiatisation exclusive des incidents impliquant une extrême minorité d'entre eux, le mépris auquel reste voué le football en tant que sous-culture populaire... tout concourt à ce que leur cause reste perdue. C'est justement pour ces raisons qu'ils constituent, depuis quelques années, le laboratoire idéal pour l'expérimentation des lois d'exception et des politiques privatives de liberté. Des raisons de s'y intéresser de près, donc.

Hearts

Les Mosos : un exemple de société matriarcale

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Aux confins du sud-ouest de la Chine, non loin de la frontière Tibétaine, réside un peuple qui intrigue le reste du monde pour ses coutumes, mais surtout pour sa vision de l'amour et de la relation intime. Les Mosos sont le dernier peuple matriarcal et ont gagné le titre de communauté-modèle à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'ONU.

Les femmes, au centre de la communauté

Les Mosos vivent autour du lac Lugu, sur les rives des régions du Yunnan et Sichuan. Ce lac serait né des larmes de la déesse Gemu, que tous vénèrent. Depuis plus de 800 ans, les Mosos ont les mêmes traditions régissant leur quotidien. Tous les enfants vivent auprès de leur mère. Ils ne quittent jamais la maison familiale, qui se transmet de génération en génération aux filles. Ce sont les femmes qui sont au centre de la vie des Mosos et gèrent le patrimoine de la famille, ce sont elles qui héritent du nom et des biens.

Gear

Le « changement cérébral » induit par l'usage des outils informatiques

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© KeystoneSi les enfants ont gagné des aptitudes en termes de vitesse et d’automatisme, c’est parfois au détriment du raisonnement et de la maîtrise de soi
De plus en plus de personnes sont rivées à l'écran de leur smartphone ou occupées à photographier tout ce qu'elles croisent... Face à cet usage déferlant de nouveaux outils technologiques, de nombreux chercheurs s'attachent déjà à étudier les modifications éventuellement cérébrales et cognitives susceptibles d'émerger, spécialement chez les plus jeunes. Mieux, ils nous alertent sur ces phénomènes.

C'est le cas notamment, en France, du Pr Olivier Houdé, directeur du laboratoire de psychologie du développement et de l'éducation de l'enfant du CNRS - La Sorbonne, et auteur du livre « Apprendre à résister » (éd. Le Pommier).

S'intéressant à la génération qui a grandi avec les jeux vidéo et les téléphones portables, il affirme que, si ces enfants ont gagné des aptitudes cérébrales en termes de vitesse et d'automatismes, c'est au détriment parfois du raisonnement et de la maîtrise de soi.

Eye 1

Big Brother : Allez à une manifestation sportive et vous serez fiché

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© Inconnu
La Ligue des droits de l'Homme a saisi le Conseil d'Etat d'un recours au fond et afin de suspendre dès à présent l'arrêté du 15 avril 2015 portant autorisation d'un traitement automatisé de données à caractère personnel, dénommé « fichier Stade », publié le 23 avril 2015 au Journal officiel.

Ce fichier autorise le fichage de tous ceux et celles, et des personnes en relations directes avec elles, que les forces de l'ordre auront qualifié de « supporters », et, cela, à Paris et dans les départements limitrophes.

Il autorise le recueil d'informations de tous ordres, y compris quant à l'apparence physique mais aussi sur les réseaux sociaux et les blogs concernant ces personnes. Autant dire que quiconque (au-dessus de 13 ans...) se rendant au stade, sa famille, la voiture qui le transporte, etc., tombe sous le coup de ce fichage et devient, aux yeux du ministère de l'Intérieur, un suspect potentiel.

Gear

11 Septembre, peurs, dissonance cognitive : le syndrome de la maltraitance (partie 13a)

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Bruce Levine : le syndrome de la maltraitance (ou de l'agression)

Une dynamique qui peut aider à expliquer la réaction « nous ne pouvons rien faire à ce sujet » face aux éléments qui réfutent la version officielle du 9/11 est le « syndrome de la maltraitance », tel que le décrit le psychologue clinique Bruce E. Levine. Pour maintenir le contrôle, les conjoints violents, les patrons et les gouvernements imposent le mensonge, la violence physique et psychologique, et l'injustice au visage de leurs victimes. Lorsque les victimes continuent d'avoir peur de sortir de ces relations ou échouent à se battre, elles s'affaiblissent, elles se sentent humiliées par leur passivité, elles se sentent détruites, et elles ressentent de la honte. [1]

Notre vraie nature n'abrite pas de sentiments de honte. Issue d'un traumatisme, la honte est caractérisée par la haine de soi et le sentiment premier que nous sommes indignes et détestables. Finalement, les victimes d'une relation marquée par un traumatisme peuvent développer une peur profonde de ne pas pouvoir survivre sans l'agresseur dans leur vie. Cette croyance accroit leur sentiment d'impuissance.

Une forme encore plus extrême de cette dynamique implique les victimes de captivité, qui peuvent s'attacher à leurs ravisseurs, et peuvent même les défendre. Connue sous la terminologie de « syndrome de Stockholm », cette relation peut également concerner les enfants qui sont, psychologiquement et physiquement, de facto captifs de leurs parents maltraitants. [2]

Bad Guys

La guerre du Vietnam s'achevait il y a 40 ans : bilan

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© Pham Khac / AFPLes hommes des Forces nationales de libération pénètrent en vainqueurs dans Saigon le 30 avril 1975.
Quarante ans après la chute de Saïgon, la guerre du Vietnam laisse le souvenir d'un conflit dévastateur pour les deux camps. Humiliés, les États-Unis ont perdu à la fois militairement et moralement. Quant au Vietnam, l'arrêt des combats n'a pas débouché sur la réconciliation escomptée. Bilan d'une « sale guerre ».

Quarante ans après, le sujet demeure brûlant. La meilleure preuve ? Selon que vous vous situiez dans un camp, dans l'autre, ou dans aucun des deux, ce 30 avril 1975 dont on célèbre aujourd'hui le 40e anniversaire, ne porte pas le même qualificatif. Pour les gens neutres, ce 30 avril représente tout simplement la date anniversaire de « la fin de la guerre du Vietnam ».

Pour ceux du Nord en revanche, le camp des vainqueurs, le 30 avril célèbre en réalité « la libération et la réunification du pays » alors que pour ceux du Sud, le camp des vaincus, cette date marque plutôt « la perte de la patrie ». « On sait tout de suite de quel côté vous êtes, suivant la manière dont vous qualifiez cet événement », précisent des Vietnamiens de France à qui l'on pose la question.

Commentaire: Et l'on comprend mieux la déclaration jeudi dernier du premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung lors des célébrations du 40e anniversaire de la réunification du pays.

"Néanmoins, les impérialistes américains et leurs acolytes se sont mis à promouvoir un régime néocolonial afin de faire du Sud-Vietnam une base militaire des Etats-Unis. Ils ont écrasé la révolution dans le Sud et déclenché une guerre ruineuse dans le Nord (...). Ils ont commis d'innombrables crimes, infligé un dommage énorme et une grande douleur à nos gens et à notre pays. Mais le peuple du Vietnam n'a pas eu peur, car il n'y a rien de plus précieux que l'indépendance et la liberté"


Eye 1

Meilleur du Web: Loi sur le renseignement : Moi non plus, je n'ai rien à cacher !

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© Inconnu
Comme beaucoup d'entre vous, je n'ai rien à cacher. Enfin ... si, mais rien qui ne menace la vie de mon voisin. Ainsi, lorsqu'on nous promet un peu moins de liberté pour un peu plus de sécurité, la conclusion semble logique car, finalement, qui ira faire grand cas de mes messages si banals ou de mes photos de vacances. Pourtant, cette question mérite que nous nous y attardions plus longuement.

Si vous n'étiez pas au courant, nos députés devront se prononcer le 5 mai prochain sur un projet de loi concernant le renseignement. Les idées que je souhaite développer ici viendront sûrement s'ajouter au brouhaha de ces derniers jours, mais je reste persuadé que cela est nécessaire et je m'en expliquerai. Pour ma part, je ne suis pas juriste et je m'en tiendrai uniquement à ce qui se trouve dans le texte et vous devriez faire de même sans écouter les interprétations et les grandes promesses, surtout lorsqu'on vous dira que des amendements changent ces dispositions. Ils apportent éventuellement des nuances sur la forme mais ne changent rien sur le fond. En revanche, étant très impliqué dans le numérique, et notamment dans les systèmes en réseaux, je suis en mesure de saisir toute la portée de ce texte dans ce qu'il permettra de faire aujourd'hui mais aussi demain.