« Je travaille comme cuisinier au Sénat américain où je prépare quotidiennement les repas des grands de ce monde, incluant un certain nombre de sénateurs qui ont posé leur candidature pour la présidence, mais je ne parviens pas à joindre les deux bouts, et j'ai besoin des coupons alimentaires du gouvernement américain pour nourrir mes enfants.Cet extrait est tiré de la lettre ouverte écrite par Bertrand Olotara, qui travaille comme cuisinier au Sénat américain, et qui a été publiée par le journal britannnique The Guardian.
Je suis un père célibataire de deux enfants et je gagne seulement 12 dollars de l'heure (..). Mais même en travaillant 7 jours sur 7, cumulant 70 heures par semaine avec mes deux emplois, je ne parviens pas à payer le loyer, les fournitures scolaires pour mes enfants ou même mettre de la nourriture sur la table. Je n'aime pas l'admettre, mais j'ai besoin des coupons alimentaires pour que mes enfants ne se couchent pas affamés le soir. »
«Aujourd'hui, je n'irai pas au travail, parce que je veux que les candidats à la présidence savent que je vis dans la pauvreté. Beaucoup de sénateurs traversent le pays en donnant des discours sur «la création d'opportunités» pour les travailleurs, et aider nos enfants à réaliser le «rêve américain», mais la plupart ne semblent pas voir ou se soucier que dans les locaux où ils travaillent, des travailleurs doivent se battre pour survivre. (...)
Pourtant, je fais tout ce que nos politiciens nous recommandent de faire pour faire progresser ma situation et m'y maintenir : je travaille dur et je respecte les règles du jeu ; j'ai même obtenu un diplôme et travaillé pendant 5 ans en tant que professeur remplaçant. Mais j'ai été licencié, et maintenant je suis coincé, essayant de joindre les deux bouts avec des emplois sans avenir. (...)
Commentaire: Complétons ce qui précède par ce qui suit :
Un attentat a-t-il été déjoué ? Ou lorsque la réalité rejoint la fiction
La presse se fait largement l'écho des envolées du Premier Ministre et du Ministre de l'Intérieur selon lesquelles nous aurions échappé de peu à un carnage perpétré dans une église par Sid Ahmed Ghlam.
En clair, elle joue à se faire peur et à nous faire peur en relayant leur propos.
Mais sur quoi reposent ces informations ? Sur un dossier auquel personne, hors mis les fonctionnaires de police et le Procureur de la République, n'a encore accès. En tout cas, sur une enquête qui n'a encore rien démontré.
Aurait-il reçu des messages de Syrie lui enjoignant de commettre ces actes et quand bien même aurait-on retrouvé des armes à son domicile ou dans sa voiture que cela ne changerait rien.
Car il y a tout de même un gouffre entre le commencement d'exécution, qui caractérise la tentative, et le seul projet même concrétisé par des actes préparatoires, qui ne peut que qualifier le délit d'association de malfaiteurs.
Un attentat aurait été sans doute déjoué s'il avait été interpellé armé sur le parvis d'une église à l'heure de la sortie de la messe, dans la mesure où son intention aurait, alors, été matérialisée par des actes univoques, donc susceptibles d'une seule interprétation. Encore que la discussion soit encore possible à ce stade.
Le journal Libération, dans son édition du 23 avril, ne s'y est pas trompé en titrant, avec le conditionnel qui sied : « Le suspect de Villejuif aurait projeté d'attaquer des églises ». L'aurait-il fait ? Se serait-il ravisé ? Peut-être. On ne le saura jamais et c'est heureux.
Pourquoi alors cette dramatisation, cette extrapolation ? Pour permettre l'adoption plus aisée encore de la loi renseignement ? Sans doute. Pour enliser le peuple dans ce sentiment délétère d'insécurité et s'assurer plus encore de sa soumission ? Probablement.
Il est certain en revanche que lorsqu'une société en est à tenir pour établi ce qui n'est encore qu'un dessein, situation prophétisée par Steven Spielberg dans son film 'Minority Report', elle risque bien de verser irrémédiablement dans l'arbitraire et, finalement, le chaos.
The Lawyer.