La Science de l'EspritS


Evil Rays

Comment les stress psychologiques nous rendent malades physiquement

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Le stress peut provoquer des maladies. Des chercheurs viennent d'expliquer comment.

Stress et maladies

L'influence du stress sur la santé est de plus en plus reconnu. Néanmoins il reste parfois difficile à concevoir : comment un simple état psychologique pourrait-il augmenter ou diminuer nos chances de survie face à un cancer par exemple ? L'utilisation d'une psychothérapie de type cognitive pour gérer le stress s'est même montrée capable d'améliorer le pronostic dans le traitement du cancer du sein (1).

Le professeur Cohen et son équipe de chercheurs Américains ont mis au point un concept pour expliquer ces phénomènes : le stress provoque la production d'une hormone, le cortisol, dont le rôle est de mettre l'organisme en état d'alerte et qui contrôle les réactions inflammatoires de défense. Lorsque cette production de cortisol se prolonge les tissus deviendraient insensibles aux effets régulateurs du cortisol et la réaction inflammatoire s'emballerait. Les mécanismes inflammatoires sont en effet impliqués dans la plupart des maladies, physiques ou psychologiques.

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Heureux comme un conservateur ?

Une étude réalisée aux États-Unis sur les traits de personnalité des électeurs conservateurs (de droite) ou libéraux (de gauche) montre que les premiers semblent plus heureux que les seconds. Selon les mesures psychologiques réalisées auprès d'échantillons de plusieurs dizaines de milliers de personnes, les conservateurs sont plus optimistes, persuadés d'avoir leur destin en main, plus souvent croyants, et ont une meilleure estime d'eux-mêmes. Ces dimensions de personnalité font partie d'une tendance comportementale nommée « adaptation positive », qui consiste à adopter un point de vue positif et optimiste face à une situation donnée, plutôt que de vouloir changer la situation à tout prix.

À cet égard, les libéraux (plus réformateurs et insatisfaits face aux conditions sociales) souffrent davantage du monde dans lequel ils vivent et, plutôt que de s'adapter en développant un sentiment d'optimisme et d'autonomie, estiment indispensable de changer les règles du jeu social. On comprend les uns et les autres : quand on est plutôt satisfait, pourquoi vouloir changer le monde ? À l'inverse, pour changer les lois ou la société, mieux vaut ne pas se satisfaire d'un statu quo...

Family

Dépression chez la mère, risque plus élevé chez l'adolescent

Les jeunes enfants dont la mère souffre de dépression présenteront eux-mêmes un risque accru de dépression à l'adolescence, selon une étude canadienne publiée dans Public Library of Science (PLoS).

Ian Colman de l'Université d'Ottawa et ses collègues ont suivi 937 enfants de la naissance à l'adolescence.
""L'enfant peut vivre la dépression maternelle comme un traumatisme"", explique le professeur Colman. ""Un enfant de deux à cinq ans ressent un sentiment de perte lorsque sa principale fournisseuse de soins, sa mère, à qui il s'est attaché plus jeune, devient dépressive. Maman n'est plus là pour l'aider à traverser des phases cruciales de développement social et cognitif, une situation qui peut avoir des répercussions à long terme sur sa santé mentale.""

Chalkboard

Ken Robinson nous dit en quoi l'école tue la créativité

Sir Ken Robinson nous expose d'une manière amusante et profonde la nécessité de créer un système éducatif qui favorise (plutôt que rabaisse) la créativité.


Pour les sous-titres en français, cliquez ici.

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La circoncision à l'origine de troubles de la personnalité (incapacité de ressentir des émotions et impulsivité)

Traduit par Néo Trouvetout

La Revue internationale de santé masculine « International Journal of Men's Health » a publié la première étude qui examine le lien entre le traumatisme précoce de la circoncision et les troubles de la personnalité de type alexithymie. L'étude, par Dan Bollinger et Robert S. Van Howe, MD, MS, FAAP, a constaté que les hommes circoncis sont 60% plus susceptibles de souffrir de l'alexithymie, l'incapacité de ressentir des émotions

Les personnes souffrant d'alexithymie ont des difficultés à identifier et à exprimer leurs émotions. Cela se traduit par une incapacité à éprouver de l'empathie envers les autres. Les personnes souffrant d'alexithymie sont si éloignées de leurs sentiments qu'elles se considèrent comme étant des robots. Si elle a été effectuée à un âge précoce, (circoncision infantile), cela pourrait limiter l'accès au language et entraver le processus de socialisation qui débute tôt dans la vie. L'alexithymie à un stade modéré ou élevé peut interférer avec les relations personnelles et même entraver les psychothérapies. Le comportement impulsif est un symptôme clé de l'alexithymie et l'impulsivité est un précurseur de la violence.

Sherlock

Pas de règle ne signifie pas anarchie

De manière globale, les gens préfèrent se comporter de manière positive et sociale en communauté plutôt que de manière agressive, même si aucune règle n'est posée. L'étude a regardé le comportement de 400 000 participants dans un jeu de « vie virtuelle » nommée Pardus.

On a noté des millions d'interactions : communications, échanges commerciaux, amitiés qui vont et viennent, sommeil, déplacements, attaques et actions punitives, etc. Le jeu lui-même n'a aucune règle particulière. Curieusement, il n'y a pas d'anarchie. Les participants s'organisent avec de bonnes intentions. Quasiment toutes les actions sont de nature positive. On a aussi vérifié que le jeu complet (qui se déroule dans un univers futuriste) reflète ce qui se passe dans la réalité. On retrouve par exemple le nombre de Dunbar.

Question

Pourquoi, mais pourquoi, prenons-nous des décisions si peu rationnelles ?

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Fonctionner à l'instinct vous fait commettre plus d'erreurs. Crédit Reuters
Dans son dernier ouvrage, Thinking, Fast and Slow, Daniel Kahneman le père de l'économie comportementale déboulonne les derniers mythes de l'homo economicus rationnel et raisonnable. Et si la science nous montrait que nous n'étions pas si doués de raison...

Non content d'être considéré comme l'un des pères de l'économie comportementale, avec son comparse Amos Tversky, et d'avoir reçu le prix de la banque de Suède en sciences économiques (l'équivalent d'un Nobel en économie) en 2002, Daniel Kahneman vient, à 77 ans, de publier un nouvel ouvrage : Thinking, Fast and Slow.

Et vous, êtes-vous plutôt du genre à penser vite, ou lentement ? Ne vous dépêchez pas pour donner la réponse. Car c'est bien comme ça que vous pourriez finir par vous tromper. L'ennui, c'est que nous avons deux façons de prendre une décision :
- Le premier système, appelé heuristique, simplifie le processus. C'est un outil cognitif qui nous permet d'aller plus vite, en se fiant à notre intuition.
- Le deuxième système, lui, nécessite du temps et de la concentration, mais évite les erreurs du premier système.
Pour faire simple, si l'on vous demande de multiplier 2 par 2, c'est le premier système qui va se charger de vous fournir la réponse en quelques dixièmes de seconde. S'il s'agit de multiplier 17 par 24, vous feriez mieux de prendre votre temps, et laisser le deuxième système prendre le relais.

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Pourquoi nous nous trompons autant : les deux modes de fonctionnement de notre cerveau

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Pour Daniel Kahneman, notre mode de réflexion est composé de deux systèmes. Crédit Reuters
Qui n'a jamais eu conscience de prendre toujours la mauvaise décision ? L'idée peut paraître être le résultat de la malchance, pourtant cela pourrait tout simplement être scientifique.

« Thinking, fast and slow », Penser, rapidement et lentement. C'est le dernier ouvrage de Daniel Kahneman, prix Nobel d'économie 2002 qui livre les secrets de notre mode de pensée conscient et inconscient. Selon ses recherches, nous prendrions souvent les mauvaises décisions.

Pour Daniel Kahneman, notre mode de réflexion est composé de deux systèmes. Le premier, la pensée rapide (le Thinking fast) est inconscient, intuitif et ne demande pas trop d'effort. Ce système simplifie les événements et utilise un système d'association d'idées pour produire un rapide croquis d'une situation donnée. Le système 1 reconnait instantanément des modèles de situation et permet "de produire des solutions adéquates". C'est ce qui permet aux médecins, ou aux pompiers par exemple, de répondre rapidement à des urgences complexes.

Le deuxième système qu'il appelle pensée lente (Thinking slow) utilise davantage la réflexion, le raisonnement et demande beaucoup plus d'efforts. Évidemment la plupart des gens s'imagine utiliser le système 2 bien plus rationnel. Erreur ! C'est en réalité le premier système, la pensée rapide, qui régit nos décisions. Il y a beaucoup trop de choses à analyser pour que le deuxième système puisse tout prendre en charge. Et le système est bien plus difficile à faire fonctionner.

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L'idée de pouvoir conduit à de mauvaises décisions

Ce n'est pas le pouvoir réel que détient quelqu'un, mais sa perception de ce pouvoir. Plus cette personne pense en avoir, moins il prend les bonnes décisions. C'est un professeur de l'université de Californie du Sud, Nathanael Fast, qui vient de faire cette conclusion. C'est le sens de contrôle qui rend une personne trop confiante en elle et dans sa capacité de prendre des décisions. Cette recherche pourrait éventuellement aider les leaders à en avoir conscience et se méfier de leur trop grande confiance en soi. L'espoir fait vivre.

Einstein

Vos pensées simultanées révèlent vos processus mentaux et vos priorités

Il est probable que vous n'allez pas lire cet article au complet sans penser à autre chose, disent les auteurs d'une étude sur les processus mentaux impliqués dans le vagabondage de la pensée. Nos pensées porteraient sur autre chose que ce que nous faisons environ la moitié du temps, ont montré des études (par exemple: ai-je penser à éteindre la lumière? Qu'est-ce qu'on va manger ce soir?)

Cette étude, publiée dans la revue Psychological Science, montre que la tendance à penser à plusieurs choses à la fois est liée à la capacité de la mémoire de travail, une mémoire à court terme qui permet de suivre le cours de plusieurs pensées simultanément. Imaginez, disent les chercheurs, que vous voyez votre voisin en arrivant à la maison et convenez d'une date pour dîner. Sur votre chemin pour ajouter le rendez-vous au calendrier, vous vous arrêtez pour fermer le robinet qui goutte, nourrir le chat et ajouter le lait à votre liste d'épicerie. La capacité qui permet de ne pas oublier d'indiquer la date sur le calendrier est la mémoire de travail.