Débat avec le Dr Roland Tubiana, infectiologue à l'Hôpital de la Pitié-Salpetrière, la Dr Marie-Laure Alby, médecin généraliste, et Georges Ruiz, Président de Labosud et du Groupe INOVIE (Sud de la France)
27.03.2020 - Marseille et Boulogne-Billancourt, France.
(11"20) Prof Éric Chabrière : « Nous dans notre hôpital, on dépiste les gens, ne pas les dépister ce n'est pas sérieux, et vous, dans votre hôpital, est-ce que vous dépistez les gens ?
Dr Roland Tubiana : A votre avis ? A votre avis ?
Prof Éric Chabrière : Bah je ne sais pas, donnez-nous les chiffres.
Dr Roland Tubiana : Je suis pas venu polémiquer je suis venu expliquer aux téléspectateurs où on en est dans le traitement d'une maladie qui n'a pas de traitement.
(45"20) Prof Éric Chabrière : « Mais vous savez, je n'aimerais pas être à la place du ministre de la Santé actuellement, avec une armée qui n'est pas en ordre de bataille, où il y a des manques de tout. Vous savez, pour vous dire l'état, on parle des réactifs ou là on va dire c'est plus sur des produits de plus haute technologie, mais même les écouvillons, le coton, les cotons-tiges, nous manque. On est obligé de se battre de demander d'utiliser les réseaux pour avoir le moindre produit. On est vraiment dans un état de dénuement, c'est très difficile. Et il aurait suffi on va dire, quelque part, d'un petit mois, deux mois on va dire, au début, pour passer les commandes, bloquer des commandes et on n'aurait pas ces problèmes en France. Regardez les Américains, ils ont acheté du consommable avant nous, ça s'est joué à quelques semaines. »
(46"24) Georga Ruiz : « Si on est est en guerre contre le covid, il faut vraiment faire la guerre. Il faut aussi donner les moyens aux gens qui travaillent, parce qu'il n'y a rien de pire que d'être bloqués dans la PCR par un écouvillon, par un défaut d'écouvillon, c'est ce qui nous arrive aujourd'hui. [...] un écouvillon c'est rien, c'est fabriqué en France. »
(49"24) Journaliste : « Mais vous imaginez ce que ça signifie pour l'ordre des médecins le qualificatif "empirique" ! C'est peut être là le problème. »La vidéo :
Prof Éric Chabrière : « Mais la médecine durant, on va dire, des centaines d'années, a toujours avancé comme cela. La médecine est souvent qualifiée d'art et pas de science. Les choses sont très compliquées, regardez bien toutes les molécules qui avaient une indication précise, une AMM, qui finalement ont des vertus secondaires complètement inconnu et ça ce n'était pas prévu. Il faut rester modeste, on va dire, sur la compréhension de la pharmacologie et donc tout simplement on voit quelque chose qui fonctionne, c'est comme on va dire les plantes médicinales, des fois on ne comprend pas mais il y a des principes actifs que l'on peut extraire qui fonctionnent. On est dans l'empirisme. C'est quelque chose effectivement qui a peut-être été oublié, mais c'est une façon d'avancer en sciences qui a fait ses preuves et c'est le choix que nous avons fait. »