
Les fonctionnaires de l'État du Wisconsin manifestent depuis plusieurs jours leur colère face à la volonté du gouverneur de revenir sur certains de leurs acquis. © Michael P.King / Sipa
La colère gronde dans le Wisconsin. Depuis une semaine, ce gros état industriel est en proie à une révolte contre son gouverneur, le républicain Scott Walker. En cause, la réduction des prestations sociales d'une grande partie des fonctionnaires, via l'augmentation de leurs cotisations retraite et santé, de 8 % en moyenne. Scott Walker entend ainsi combler le déficit budgétaire.
Mais ce qui a mis réellement le feu aux poudres, c'est que Walker, qui fait partie de la vague républicaine de gouverneurs élus en novembre dernier, a décidé en même temps de supprimer le droit des fonctionnaires au "collective bargaining", en clair aux conventions collectives, et d'empêcher ainsi les syndicats de négocier les hausses de salaire. Ce qui revient à annuler 50 ans d'acquis sociaux et affaiblit considérablement le rôle des syndicats.
Depuis une semaine, des milliers de manifestants se retrouvent donc tous les jours devant le Congrès de Madison, la capitale de l'État. Rien que samedi, ils étaient 68 000 avec des pancartes qui affichaient, sans peur du ridicule, "Hosni Walker", "Un dictateur au tapis, un autre à abattre", avec la photo de Walker à côté de celle de Moubarak... Ils ont même créé un site internet "Mini Mubarak" après que Scott Walker a menacé de faire appel aux gardes nationaux pour disperser les manifestants. Paul Ryan, un élu républicain, déclarait ironiquement : "Le Caire a migré à Madison."