La Science de l'Esprit
Selon une nouvelle étude, basée sur des entretiens avec des consommateurs américains et néozélandais, la relecture d'un livre que l'on a déjà apprécié une première fois est perçue comme une expérience différente, et l'est réellement : cette pratique encourage les gens à s'engager émotionnellement dans l'œuvre.
Si, lors de la première lecture, chacun se concentre sur les événements et l'histoire relatée, lors de la seconde, l'expérience répétée rallume les émotions provoquées par l'ouvrage, permettant de les savourer à loisir. Un bénéfice émotionnel profond, puisqu'il permet au lecteur d'être d'avantage en contact avec... lui-même. Cela est valable également pour un film, ou même une destination de vacances.
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Dans son livre The top five regrets of the dying (les cinq plus grand regrets des mourants) paru à la fin de l'été 2011, Bronnie Ware s'intéresse plus particulièrement à la «clarté de vision que les gens atteignent à la fin de leur vie, et à la façon dont nous pourrions apprendre de cette sagesse».
Elle explique que les réponses de ses patients sur leurs regrets ou des choses qu'ils auraient aimé faire de manière différente se recoupaient, sur «des thèmes communs qui revenaient constamment».
Selon Gordon Hodson, l'auteur de l'étude américaine, nos compétences intellectuelles seraient liées à notre conscience politique. Les gens moins intelligents seraient ainsi plus attirés par les idées de droite. "Les idéologies socialement conservatrices ont tendance à offrir un ordre et une certaine structure", explique-t-il à LiveScience. Les personnes au QI moins élevé auraient également plus de mal à aller vers des groupes sociaux différents à cause de leurs préjugés.
Notre cerveau traite en effet bien différemment les décisions sur les valeurs personnelles les plus précieuses, sur lesquelles nous refusons en général de nous « désavouer », même avec un enjeu important à la clé. «Notre expérience révèle que le domaine du sacré, que ce soit lié à la religion, à l'identité ou à l'éthique, relève d'un processus cognitif distinct», résume Gregory Berns, auteur principal de l'étude et directeur du Center for Neuropolicy at Emory University. Les valeurs sacrées suscitent dans notre cerveau une activation plus importante d'une zone du cerveau spécifiquement associée aux processus de décision mettant en jeu des règles, des principes, en bref le vrai ou faux ou le bien et le mal. Ce n'est pas la même zone que celle mobilisée par des décisions qu'on pourrait qualifier de simples ou courantes de type cout-bénéfice.

Selon une étude américaine, notre orientation politique serait déterminée par notre cerveau. © Bertrand Langlois / Eric Feferberg / AFP
C'est ce qu'ont imaginé des chercheurs de l'université Lincoln dans le Nebraska, aux États-Unis, en constatant que les esprits conservateurs réagissaient davantage aux stimuli négatifs que les libéraux, qui, eux, seraient plus réactifs aux stimuli positifs. Une étude réalisée en avril 2011 par des membres de l'University College of London nous apprenait déjà que la structure cérébrale pouvait varier en fonction des opinions politiques. Les conservateurs, nous apprenait-on, posséderaient un plus petit cortex cingulaire antérieur (région cérébrale associée à la prise de décision) et des amygdales (région des émotions liées à la peur et à l'anxiété) plus développées que les libéraux. Qui l'eût cru ?
Des chercheurs américains de l'Université de Washington, publiés dans le National Academy of Sciences, ont indiqué que la taille de l'hippocampe d'un enfant pouvait varier de plus de 10%, en fonction du degré d'amour et d'attention porté par sa mère. La taille de l'hippocampe est directement liée à la capacité d'apprentissage et de mémorisation. Elle est aussi très sensible au stress et est la première région atteinte lors du développement de la maladie d'Alzheimer. ...
L'étude, menée par des pédo-et/ou-neuro-psys de l'Université de Washington, a impliqué 92 enfants de 3 à 6 ans, suivis pendant plusieurs années. En sus de l'imagerie cérébrale, elle a consisté à simuler quelques épisodes de la vie réelle et à mesurer l'attitude des mères envers leur enfant dans des situations bien précises, créées de toutes pièces. Plus ou moins attentionnées, plus ou moins aidantes, plus ou moins impliquées...
En anglais, on parle de « nurturing », c'est-à-dire de l'ensemble des influences de l'environnement, ici, de l'Enfant, et ici inhérentes à l'amour et aux soins apportés par la mère à l'Enfant. Cette recherche, menée par des pédopsychiatres et des spécialistes en neurosciences de l'Université de Washington est la toute première à démontrer que le développement de cette région critique du cerveau des enfants est lié aux soins apportés par la mère.
«Nous avons mesuré le degré de connaissance du monde qui les entoure chez les enfants, en leur présentant divers scénarios, explique la chercheuse Kristy vanMarle. Nous pensons que les nouveau-nés viennent au monde avec des connaissances par rapport au comportement de certains objets qui les entourent, et ce, même si ce savoir ne leur a jamais été enseigné. Au fur et à mesure que l'enfant se développe, cette connaissance se raffine et peut même déboucher sur des habiletés que l'individu pourra utiliser toute sa vie durant.»
En se basant sur de la littérature scientifique publiée au cours des 30 dernières années, la chercheuse et ses collègues ont pu prouver que dès l'âge de deux mois, un bébé sait déjà qu'un objet qui n'est pas soutenu va tomber, ou encore qu'un objet caché momentanément n'a pas cessé d'exister pour autant. Dès l'âge de cinq mois, les enfants savent aussi que des matériaux comme le sable ou l'eau ne sont pas solides.
Tiré du livre Strangers to Ourselves: Discovering the Adaptive Unconscious, de Timothy D. Wilson.
PREFACE
Il peut sembler que la connaissance de soi soit un sujet central en psychologie. D'une certaine façon elle l'est ; depuis Freud, les psychologues ont été fascinés par l'étendue avec laquelle les gens se connaissent eux-mêmes, les limites de cette connaissance et les conséquences d'une méconnaissance de soi. Étonnamment, cependant, la connaissance de soi n'est pas un sujet traditionnel dans l'enseignement de la psychologie. Il y a peu de cours universitaires sur la connaissance de soi et peu de livres sont dédiés au sujet, si l'on exclut les livres de développement personnel et ceux qui ont un point de vue psychanalytique.
Je pense que cela va bientôt changer. Ces dernières années, il y a eu une explosion de recherches scientifiques sur la connaissance de soi qui dépeignent un portrait différent de celui présenté par Freud et ses partisans. Les gens possèdent un inconscient adaptatif puissant et sophistiqué qui est crucial pour survivre dans le monde. Cependant, parce que cet inconscient agit si efficacement de façon invisible et est en majeure partie inaccessible, il y a un prix à payer pour la connaissance de soi. Il y a une grande partie de nous-mêmes que nous ne pouvons connaître directement même avec l'introspection la plus poussée. Comment alors pouvons nous découvrir nos traits, objectifs et sentiments non-conscients ? Est-ce toujours notre avantage de le faire ? Dans quelle mesure les chercheurs universitaires redécouvrent Freud et la psychanalyse ? Comment la connaissance de soi peut-elle être étudiée scientifiquement de toute façon ? Ce sont les questions que j'aborde dans les pages suivantes. Les réponses sont souvent surprenantes et ont des implications pratiques directes pour la vie quotidienne. [...]